Moins d’un automobiliste sur trois paie le stationnement à Toulouse. Une habitude qui coûte, chaque année, près de 11 millions à la collectivité.
Les Toulousains ne sont pas en reste dans l’art de la resquille. En effet, « 70 % des gens ne paient pas le stationnement », estime Émilion Esnault, adjoint au maire de Toulouse en charge de la bonne tenue de l’espace public. Une pratique qui génère un significatif manque à gagner pour la collectivité, malgré le passage quotidien des 33 Agents de surveillance de la voie publique (ASVP) municipaux qui traquent les fraudeurs dans les rues de la ville rose.
Avec 16 300 places payantes, si tous les automobilistes s’acquittaient honnêtement de leur redevance de stationnement, la collectivité devrait encaisser une somme avoisinant les 22 millions d’euros. Un montant évalué en croisant les recettes de l’année 2019, soit 6,8 millions d’euros, et le taux de fraude estimé sur le terrain où près de deux automobilistes sur trois snobent le parcmètre. Si l’on tient donc en compte les cinq millions d’euros que rapporte la distribution de Forfaits post-stationnement (des avis de paiement distribués aux contrevenants), le manque à gagner pour la collectivité atteint pratiquement les 11 millions d’euros.
En déployant des véhicules équipés de caméras capables de détecter les immatriculations, la ville de Toulouse espère mettre un frein à la fraude. « Avec quatre ou cinq véhicules, nous pourrions passer au moins une fois par jour sur chaque place. Par ailleurs, ce gain en efficacité de contrôle pourrait nous permettre de redéployer les agents sur les zones bleues (zones où le stationnement est gratuit, mais limité dans le temps, NDLR) », assure Émilion Esnault qui précise que la Toulouse dispose de 120 kilomètres linéaires de places payantes. Une étendue à contrôler qui dépasse les capacités des agents à pied. « L’enjeu du respect du stationnement payant est de favoriser le taux de rotation. Plus il est élevé et plus il est aisé de trouver une place pour se garer. Ce qui profite, de fait, aux commerçants », conclut l’élu.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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