À deux ans des prochaines Municipales, les formations politiques commencent à se mettre en ordre de bataille. À gauche, le rassemblement semble inévitable pour espérer ravir le fauteuil de maire de Toulouse à Jean-Luc Moudenc. Isabelle Hardy, élue d’opposition Génération.s, est la première à se positionner. Elle annonce être candidate à la candidature commune de la gauche et des écologistes.
À Toulouse, les velléités politiques en vue des Municipales 2026 commencent à s’afficher. Après l’annonce, sans surprise, de Jean-Luc Moudenc qui confirmait en avril 2023 sa candidature à sa propre succession. Après que le collectif Archipel Citoyen a acté la création de son parti politique pour s’insérer dans la course. C’est au tour d’Isabelle Hardy, conseillère municipale d’opposition, affiliée au parti Génération.s, de se lancer. Elle se porte candidate à la candidature de la gauche rassemblée.
Un projet qu’elle murit depuis plusieurs mois. En effet, déjà en décembre 2022, elle prenait la présidence de la toute nouvelle association “Toulouse unie”, créée dans l’objectif de préparer les élections municipales de 2026. À ses côtés, Pierre Cohen, ancien maire de Toulouse (2008-2014), mais aussi Alice Assier, qui a été candidate Nupes aux dernières Législatives (10e circonscription de Haute-Garonne) et Thibaut Cazal, coordinateur départemental des jeunes Génération.s. Depuis un an, les membres de cette organisation travaillent à « construire une opposition à la majorité municipale et un réseau de militants ».
La voix de Génération.s aurait pu être portée par Pierre Cohen, figure la plus connue et emblématique du mouvement à Toulouse. Mais ce pari pris en 2020 n’avait pas été concluant, l’ancien édile de la ville n’ayant obtenu que 5,6% des voix au premier tour. Alors, à nouvelle échéance, nouveau visage : c’est Isabelle Hardy qui tentera de rassembler les forces de gauche et les écologistes pour les élections municipales de 2026 à Toulouse. « Mon engagement depuis 2008 au service de Toulouse, adjointe en charge du commerce et de l’artisanat jusqu’en 2014, et conseillère municipale d’opposition de Toulouse et Toulouse Métropole depuis, m’a donné une grande expérience et la capacité à relever ce défi à la fois personnel et collectif », explique-t-elle.
Il ne s’agit-là pas d’une candidature directe à la mairie, sous l’étiquette Génération.s, mais à la représentation d’un mouvement de la gauche rassemblée. Car, « je sais par expérience que la victoire nous oblige à une candidature commune de la gauche et des écologistes », analyse Isabelle Hardy. Et ce dès le premier tour. Les résultats des Municipales 2020 pour preuve : EELV-Archipel Citoyen, le Parti Socialiste et Génération.s avait constitué trois listes distinctes qui avaient respectivement glané 27,56%, 18,53% et 5,6% des voix. Jean-Luc Moudenc avait lui enregistré 36,19% des suffrages.
Un appel au rassemblement de la gauche donc, mais en quels termes ? Et derrière qui ? Elle, s’avance, car selon l’élue « personne n’émerge de façon incontournable malgré des personnalités qui peuvent prétendre à relever ce défi ». Pourtant, ils seraient nombreux à pouvoir endosser la responsabilité. D’abord, l’écologiste Antoine Maurice, tête de liste EELV-Archipel Citoyen aux dernières Municipales. Ensuite, parmi les Insoumis, Agathe Roby ou encore François Piquemal qui pourrait revenir sur le devant de la scène locale, fort de son expérience à l’Assemblée nationale. Mais aussi Romain Cujives ou le socialiste François Briançon…
De potentiels prétendants à une candidature de l’union de la gauche avec qui il faudra discuter, ce dont est consciente Isabelle Hardy : « Un dialogue doit s’engager pour trouver une méthode de rassemblement et le processus de désignation clair et partagé à proposer aux Toulousains. » Et c’est derrière une seule et même volonté que se noueront les négociations à gauche : faire barrage à une réélection de Jean-Luc Moudenc. « Toulouse a besoin d’un projet alternatif, qui réponde aux urgences climatiques, écologiques, sociales et démocratiques. Un projet pour une ville inclusive, positive, qui soit au rendez-vous des enjeux de transition écologique, mais également de progrès social, qui nous oblige à avoir une vision à la fois prospective, mais qui répond aux urgences en termes de mobilité, d’urbanisme, de politique sociale, d’écologie et de démocratie. Un projet pour une ville désirable », précise la candidate.
Des intentions déjà avancées en 2020, mais qui n’avaient pas suffi à rallier toute la gauche derrière un seul et même candidat. Ce rassemblement aura-t-il lieu en 2026 ? Un défi de taille au vu des divergences d’opinions des différentes formations municipales de gauche qui ont conduit à la scission du groupe Archipel Citoyen en novembre 2021.
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