En 2018, le théâtre, l’opéra et le ballet célèbrent les classiques et revisitent les codes. Côté concerts, aventures cosmiques et explorations sensorielles sont au programme.
“MacBeth”, prodige baroque
« Heure de mort, hâte-toi désormais ! Le destin a gravé son verdict ! Par le crime doit s’achever l’œuvre dans le sang commencée. Vengeance !». Dixième opéra de Verdi d’après la tragédie shakespearienne, “MacBeth” est présenté pour la première fois à Florence en 1847. Le compositeur traverse alors ce qu’il nomme lui-même les « années galères » de sa carrière. Prédictions funestes, soif de pouvoir et meurtres sanglants tissent ce drame haletant, auquel le public de l’époque réservera un triomphe. La mise en scène sombre de Jean-Louis Martinoty sert ici brillamment le mystère cher à Verdi, porté par le duo Vitaliy Bilyy et Béatrice Uria-Monzon. Du 18 au 29 mai au Théâtre du Capitole.
Pour aller plus loin : “Verdi confronté à Shakespeare”, conférence de Michel Lehmann, le 17 mai à 18h.
Pionnier de la musique techno, né en 1963 à Detroit, l’aventurier des sons Jeff Mills revient avec “Lost in Space”, création mondiale commandée par l’Orchestre national du Capitole de Toulouse sous la direction de Christophe Mangou. Le DJ transforme la musique en voyage acoustique. Expérience totale, onirique et introspective.
Jeudi 5, vendredi 6 et samedi 7 avril à la Halle aux Grains.
Kader Belarbi rend hommage à Roland Petit, chorégraphe majeur du XXe siècle, à travers trois de ses ballets : “Les Forains”, crée en 1945, un tableau saltimbanque empreint de poésie ; “L’Arlésienne”, daté de 1974 et inspiré du drame amoureux d’Alphonse Daudet, et le mythique “Carmen”, ces deux derniers entrant au répertoire cette année. Un triptyque envoûtant et résolument moderne pour découvrir ou redécouvrir l’œuvre du maître disparu en 2011, fils de la fondatrice des chaussons de danse Repetto.
Du 8 au 14 mars au Théâtre du Capitole.
Retrouvez Florence Poudru, historienne de la danse, en conférence le 6 mars à 18h.
Jérôme Deschamps met en scène “Bouvard et Pécuchet”, le roman inachevé de Gustave Flaubert. Par un chaud dimanche d’été, deux promeneurs font connaissance sur un banc public parisien. C’est le début d’une satire féroce de deux héros ridicules qui ont réponse à tout. Avec le burlesque qui le caractérise, le créateur des Deschiens nous en donne une version aussi jubilatoire qu’attendrissante.
Du 2 au 5 mai au Théâtre national de Toulouse.
Dans “Souffle”, la protagoniste n’est pas une comédienne mais Cristina Vidal, souffleuse depuis plus de vingt-cinq ans au Teatro Nacional D. Maria II de Lisbonne. « C’est en imaginant ce que serait un théâtre vu depuis la place du souffleur qu’est né en moi le désir de créer cette pièce », confie Tiago Rodrigues. Le metteur en scène renverse les dispositifs et met en lumière ce métier des coulisses, souffle vital d’un théâtre qui ne cesse de s’interroger.
Du 19 au 22 juin au Théâtre national de Toulouse.
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