Connaissez-vous Firmin Bouisset ? Peut-être pas, mais ses dessins, c’est certain. Il a croqué, entre autres, le Petit écolier de Lu et le Pierrot du chocolat Poulain. Natif du Tarn-et-Garonne, cet artiste qui révolutionna la pub a désormais un espace muséal à Castelsarrasin.
Il est le père du Petit écolier de Lu et de la petite fille du chocolat Menier, celle qui écrit sur les murs. Et ce, d’autant plus que Firmin Bouisset a pris ses propres enfants pour modèles afin de dessiner ces réclames.
Pionnier de la publicité au tournant du tournant du XXe siècle, Firmin Bouisset naît en 1859 à Moissac – « un crayon à la main », dira plus tard son père –, sur les berges du Tarn, dans une modeste famille de meuniers. Il obtiendra le premier prix des Beaux-Arts de Toulouse et sortira diplômé de ceux de Paris. Devenu illustrateur de livres pour enfants, il approche la publicité en dessinant sa fille Yvonne, 8 ans, qui devient “la petite Menier” en 1892. Puis ce sera au tour de son frère Jacques de prendre la pause pour les Petits Lu. La marque de fabrique Bouisset : un personnage unique et un message épuré.
Depuis longtemps une association présidée par Annie-Claude Elkaim, autrice de “La pub, un jeu d’enfant !” aux éditions Privat, tentait de rendre ses lettres de noblesses à ce natif du Tarn-et-Garonne, jusqu’à constituer un fonds de 400 œuvres, souvent grâce à des dons. La consécration a eu lieu en juillet dernier avec l’ouverture de l’Espace Firmin Bouisset à Castelsarrasin, soit 200 mètres carrés, dans un hôtel particulier de briques roses restauré, nommé la Maison d’Espagne.
Sur des murs couleur chocolat et sous une lumière tamisée – les affiches s’abîment facilement –, dessins, pubs, peintures, gravures et esquisses ramènent en enfance. Une médiation permet différentes lectures : l’œuvre et la technique, mais aussi une mise en perspective… Car ce pionnier de la publicité moderne a fait des mineurs des prescripteurs avant l’heure, à l’aube de la société de consommation.
Devenu l’un des affichistes les plus en vue de la Belle Époque, versant dans l’Art nouveau, Firmin Bouisset ne cessa jamais de travailler, touchant à la gravure, la peinture et la lithographie.
Les enfants sont invités à s’y essayer lors d’ateliers et de stages : composer une affiche, apprendre la technique du tampon, de l’estampe… Le musée organise aussi des sessions hors les murs.
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