Le coût de la rentrée scolaire 2019 est quasi stable puisqu’il n’augmente que de 0,17 %, d’après le baromètre annuel de la Confédération syndicale des familles (CSF). Mais ce chiffre cache de fortes disparités. Si la facture a tendance à baisser en cours préparatoire, à près de 160 euros en moyenne par élève, elle grimpe au contraire en cours moyen, à 200 euros. Une hausse « due à l’investissement des parents, interrogés cette année, dans l’équipement sportif », précise l’organisme. Pour la même raison, le budget au collège fait un bon de 7 % à l’entrée en 4e et de plus de 5,5 % en 6e. La CSF fait par ailleurs remarquer que le numérique est désormais un poste de dépenses à part entière.
« Les foyers sont de moins en moins enclins à des achats superflus »
Impossible (ou presque) d’effectuer un cursus sans tablette ou ordinateur à la maison dès la 6e. « Ce coût, marginalement intégré dans celui de la scolarité, impacte les familles, notamment celles les plus en difficulté économique. » Au lycée, la facture baisse de 3 % en moyenne, soit jusqu’à 20 euros de moins par enfant, les foyers étant « plus attentifs à réutiliser le matériel de l’année précédente et de moins en moins enclins à effectuer des achats superflus ».
La liste modèle dressée par le ministère de l’Éducation nationale, et diffusée aux établissements, suit la même tendance. Elle préconise un « cartable allégé pour un budget raisonnable », soutient les achats groupés en lien avec les associations de parents d’élèves ou propose d’acquérir des fournitures de manière échelonnée sur l’année, en fonction des besoins.
Une chasse au coût qui n’est pas en contradiction avec la recherche de produits recyclables et plus durables, règles en métal ou stylos rechargeables. Ces objets ont en outre l’avantage de ne pas être dangereux pour la santé des enfants, alors que l’on trouve dans les rayons des supermarchés et les papeteries toujours plus de composants allergisants, irritants et des substances plus ou moins toxiques.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a ainsi publié au mois de mai dernier une étude pour faire les bons choix. Colle en bâton et correcteur à bande plutôt que liquides, peintures sans conservateurs, gommes sans phtalate ni latex, ni parfum… « Les produits les plus simples sont généralement les plus sains, les moins émetteurs de CO², et pas forcément les plus chers. Comme, par exemple, des crayons de couleur non recouverts de vernis, des stylos à bille ou beaucoup d’articles écolabellisés », rappelle Marilyne Vialles, chargée de l’information du public à l’Ademe, qui indique justement les labels à suivre (voir ci-contre).
« Cela reste une période de trop grande consommation »
L’agence souligne enfin que la facture écologique de la rentrée scolaire ne se limite pas aux fournitures : « Nombreux sont les parents qui en profitent pour refaire la garde-robe de leurs enfants ou leur acheter du matériel de sport. Cela reste une période de trop grande consommation », conclut Marilyne Vialles.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires