TRANSITION. La jeune scop accompagne les petites entreprises souhaitant mettre en place une démarche durable. Elle met également en pratique sa philosophie au travers d’une conciergerie solidaire de quartier.
Par Thomas Gourdin
«L’image de l’écologie est encore à travailler», estime Jean-Lou Fourquet, cofondateur de Palanca. Si la Cop21 «est une bonne occasion d’offrir du temps de parole aux acteurs qui ont déjà pris conscience du développement durable», cette jeune Scop toulousaine s’attache de son côté à accompagner les TPE et PME sur le terrain. Les cadres techniques de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) ayant plutôt été définis pour une mise en application dans les grands groupes, elle propose de guider les plus petites sociétés aussi bien dans des pratiques simples que dans une réflexion plus globale sur les process de production. «Concrètement, nous accompagnons ces entreprises pour leur permettre d’intégrer de nouveaux facteurs qui vont créer de la valeur autrement», reprend le dirigeant. Car pour Palanca, l’écologie ne se fait pas au détriment de l’économie : «Dans développement durable, il y a aussi développement. Et c’est justement s’il est durable qu’une entreprise pourra grandir et se pérenniser. La période actuelle est cruciale, car il est devenu possible de conjuguer l’écologie avec le business, alors qu’elle a longtemps été considérée comme de l’argent jeté par les fenêtres.»
Ainsi, la Scop intervient aussi bien dans la formation – en entreprises ou dans les écoles d’enseignement supérieur – que dans le conseil et dans les études, autour de l’écoconception, du cycle de vie des produits ou encore du bilan carbone par exemple. «Trois raisons poussent les dirigeants à venir nous voir : l’éthique, la contrainte, économique ou humaine notamment, ou l’opportunité de créer de nouveaux modèles économiques. Notre but n’est pas d’arriver avec des solutions toutes prêtes et des ordres, mais d’écouter, de réfléchir ensemble sur ce que les clients veulent mettre en place», appuie Jean-Lou Fourquet.
« Il est devenu possible de conjuguer l’écologie avec le business »
Cet ingénieur issu de l’Institut national des sciences appliquées de Toulouse a cofondé la scop fin 2012 avec un autre diplômé de l’Insa, Jérémie Loevenbruck. Un troisième sociétaire, Guillaume Broca, les a depuis rejoints. Et au printemps, Palanca a connu un véritable coup d’accélérateur en embauchant cinq personnes. Preuve que le développement durable est un marché porteur, mais aussi symbole que la jeune entreprise multiplie les projets. Elle vient ainsi de lancer Allo Bernard – clin d’œil à son implantation dans le secteur d’Arnaud-Bernard – une conciergerie solidaire de quartier qui affiche de réelles perspectives et nourrit même des ambitions.
«Notre domaine principal d’intervention reste la visite de courtoisie aux personnes âgées dans l’hypercentre, d’autant que nous nous sommes installées dans les locaux d’une ancienne association qui assurait ce service», détaille Jean-Lou Fourquet, qui évoque la possibilité de créer d’autres antennes à Toulouse voire de dupliquer le modèle dans d’autres villes. Mobilisant en partie six des huit salariés de Palanca, cette nouvelle entité vise notamment à devenir une entreprise d’insertion. Elle devrait fortement contribuer à booster le chiffre d’affaires de la Scop, établi à 100 000 euros cette année et qui pourrait bondir à 250 000 euros l’an prochain.
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