CONCENTRATION. La plus grande coopérative agricole de la grande région vient d’accueillir en son sein l’Ariégeois Synergie, qui regroupe 1 500 exploitations bovines. Une nouvelle étape dans sa politique d’intégration globale de la filière.
«Il est nécessaire d’être au contact du marché pour savoir orienter la production et mieux maîtriser la valeur ajoutée», stipule Jacques Logie, directeur général d’Arterris. Une ligne directrice qui a conduit la coopérative agricole, née en 2008 de la fusion de trois structures départementales, dont La Toulousaine de Céréales, à devenir la plus importante de la nouvelle grande région et la dixième de France. Comptant une quarantaine de filiales, le groupe intervient des semences aux produits alimentaires finis en passant par les exploitations animales et même viticoles, activité qu’il espère doubler dans les prochaines années. Il dispose par ailleurs de ses propres boutiques, notamment avec Les Fermiers Occitans pour les déclinaisons du canard, du lapin et des volailles festives, et exploite 45 jardineries Gamm Vert en franchise.
Arterris se pose ainsi en premier producteur national de blé dur et de tournesol oléique, en leader de la multiplication des semences pour les principaux acteurs du secteur, mais aussi en «outsider» dans l’élevage des palmipèdes et des volailles. Une palette qui vient encore de s’élargir en ce début d’année. La coopérative vient d’intégrer son homologue ariégeoise Synergie, qui regroupe 1 500 exploitations bovines. «Notre souhait est de nous diriger toujours davantage vers l’aval, tout en continuant à miser sur notre politique axée vers la qualité. Nous totalisons d’ailleurs 28 médailles au concours général du Salon de l’agriculture», appuie Jacques Logie. Toujours dans cette logique d’aller du champ à l’assiette, Arterris s’est d’ailleurs associé au projet Frais d’ici. Ce magasin pilote porté par la coopérative InVivo, qui a ouvert ses portes il y a dix-huit mois à Portet-Sur-Garonne et qui devrait bientôt connaître des déclinaisons, mise en très grande majorité sur des produits provenant d’exploitations situées à moins de 50 kilomètres.
« Nous diriger toujours davantage vers l’aval »
Parallèlement, le groupe basé à Toulouse et Castelnaudary est «en discussion pour un important partenariat national» dans le domaine des ovins, confesse le directeur général. Autant de perspectives qui devraient permettre à Arterris de viser le milliard d’euros de chiffre d’affaires l’an prochain, après avoir atteint 748 millions d’euros en 2015 grâce à ses 25 000 producteurs adhérents et ses 1 800 collaborateurs.
Seul accroc dans ces projets : l’actuelle crise de la grippe aviaire. La coopérative, qui produit 600 000 canards chaque année avec Les Fermiers Occitans, conteste d’ailleurs l’arrêté établissant un vide sanitaire «sur la quasi-totalité du territoire de l’IGP (indication géographique protégée, ndlr) du canard du Sud-Ouest. Aucune étude épidémiologique n’a été diligentée par les pouvoirs publics», précise Jacques Logie. Le directeur, qui va devoir recourir au chômage technique, estime qu’avec l’abattage systématique des palmipèdes, le retour de ses produits dans les rayons n’interviendra pas avant l’automne prochain. «Et il faudra regagner sa place car, en toute logique, les distributeurs vont aller chercher d’autres fournisseurs.»
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