Ascension. Aujourd’hui directeur général de Movida, Serge Fourcade ne se prédestinait pourtant pas à une carrière de chef d’entreprise. L’histoire de cet homme est un véritable hymne à la réussite. Ce « self made man » revient sur son parcours pour le moins atypique.
Courir, pédaler, soulever de la fonte… très peu pour lui, pourtant il s’agit aujourd’hui de son fonds de commerce. Serge Fourcade, directeur général de Movida, la célèbre enseigne de sportet bien-être, lui, préfère le golf qu’il pratique le plus souvent possible et avoue « faire du cardio, discrètement, dans sa véranda ».
Rendez-vous est donné pour le rencontrer, sur son établissement de Castanet-Tolosan. Après avoir serré quelques mains, il se dirige vers son bureau, simple, à l’image de son occupant. Car l’homme se rappelle d’où il vient et confesse même « que c’est en le racontant que je me rends compte du chemin parcouru ! ».
Né à Bagnères-de-Bigorre (65), aux pieds des Pyrénées, il déménage avec ses parents pour Toulouse à l’âge de 10 ans. Ses parents, jusque-là agriculteurs, s’installent dans la ville rose, quartier Croix Daurade, où le père de Serge Fourcade devient commercial chez Ducros, alors petit détaillant en poivre. Là, il suit sa scolarité mais « j’étais nul à l’école, ça ne me plaisait pas ! » explique-t-il. Il se lance alors dans un CAP construction métallique et obtient son premier poste à la CGEM, spécialisée dans la serrurerie.
Mais voilà, « à l’école c’était sympa mais dans la vraie vie, taper sur du métal est beaucoup moins marrant ! » Au bout de 15 jours, il quitte donc l’entreprise pour travailler dans la reliure et l’encadrement, avant d’intégrer une société de revente en bureautique, évoluant de livreur à technico-commercial. À ses heures perdues, Serge Fourcade pratique le squash et c’est lors d’une partie qu’un ami lui propose d’intégrer « Moving », le club de fitness qu’il vient de créer. Ni une, ni deux, il démissionne et devient commercial, puis responsable d’un club.
« Avec un CAP, il est possible de faire carrière »
Naît alors l’idée de fonder sa propre structure de fitness. Pour ce faire, il rachète en 2003 les cinq clubs pour lesquels il travaillait jusque-là et en prend la gérance ; Movida voit alors le jour. « Quand j’y pense, je suis la preuve vivante que, même avec un simple CAP, il est possible de faire carrière ! ».
Aujourd’hui, il dirige pas moins de 11 établissements de sport et ouvre même le premier concept-store Reebok en province (Carrefour Labège 2), managé par son épouse Magalie. « Cela me rassure qu’elle manage la boutique qui reste ainsi un projet familial », lui qui est déjà associé à son cousin dans le capital de Movida. Comme il l’explique, tout est affaire d’organisation : «pendant que je développais la marque Movida, mon épouse s’occupait de notre fils, Elie, en parallèle de son métier d’infirmière. Handicapé, il demandait beaucoup d’attention. Moi, je parvenais à profiter d’eux le week-end. Nous sommes parvenus à concilier nos vies professionnelles et familiales.»
Dans les deux cas, « c’est le bon sens qui prime ! Il est hilarant que des ouvrages de management conseillent de tenir propres ses établissements, ou de faire en sorte que le personnel soit accueillant ! Je n’ai pas fait d’études, mais je crois que n’importe qui sait tout ça ! ». Fier de sa réussite, il se targue aujourd’hui « d’être un manager humain. C’est certainement l’apanage des patrons qui ont été salariés. » Mais cela ne signifie pas que l’homme est laxiste puisqu’il « déteste répéter les choses trois fois ! »
À la fois souple et aimable, il sait aussi être ferme et déterminé… peut-être un héritage bigourdan qu’il brandit tout comme sa réussite.
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