Artisanat. Aujourd’hui, président régional de l’Union nationale des entreprises de coiffure et de l’Union professionnelle artisanale, Bernard Moreau a gravi les échelons, du salon de coiffure aux instances dirigeantes. Retour sur une vie riche, guidée par la défense de l’artisanat.
« Une évolution professionnelle logique », c’est le regard que jette Bernard Moreau sur sa carrière. Et le moins que l’on puisse dire est que celle-ci a été rondement menée. Ce Limousin d’origine a passé son enfance à Paris où il débute dans le milieu de la coiffure en 1969, en tant qu’apprenti. « À l’époque l’apprentissage s’effectuait en cours du soir », se rappelle-t-il. Motivé et travailleur, il obtient son CAP, puis son BP lui donnant la possibilité de s’installer. Et c’est bien là son objectif premier. Ni une, ni deux, il prend son premier salon en gérance à l’âge de 20 ans. L’affaire fonctionne mais, suite à la rencontre de celle qui deviendra sa femme, et à son mariage à Agen, les Moreau emménagent à Toulouse en 1979. L’esprit entrepreneur n’ayant pas lâché le coiffeur, il décide, avec son épouse, de créer son propre salon qu’il ouvrira à Blagnac. Le succès est au rendez-vous et ces derniers remplissent rapidement l’agenda du couple. Deux ans plus tard, un nouvel établissement voit le jour, puis un troisième dans la galerie marchande du Leclerc, et un dernier à Toulouse, dans le quartier Purpan. À la tête de 25 salariés, « les choses s’accélèrent et deviennent compliquées. La masse de travail était devenue énorme et il ne me restait que quelques heures le dimanche pour profiter de mon épouse et de mes trois enfants ! » Bernard Moreau rencontre alors Jean-Claude Aubry à qui il propose de reprendre le salon de la galerie marchande et de s’associer afin de créer son propre centre de formation en 1998. Avide de transmettre son savoir-faire, il apprend là l’animation et le management. Mais c’est la défense des artisans qui prend de plus en plus de place dans sa vie, « j’ai alors fait un choix éthique. Je ne pouvais plus travailler pour une marque et défendre les entreprises artisanales. » Une nouvelle vie s’offre alors à lui.
Un investissement de tous les jours
Bernard Moreau vend ses salons pour se consacrer exclusivement à la promotion de son métier et à la défense des artisans. Il intègre la Fédération nationale de la coiffure, devenue depuis l’Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC), dont il devient président en 2000. Il a notamment pour mission le développement de l’Académie européenne de la coiffure et esthétique, qu’il dirige toujours. En parallèle, et dans l’optique de promouvoir l’artisanat, il s’associe à Romain Mouynet, jeune coiffeur, et l’aide à préserver l’entreprise familiale de Saint Jory. Ensemble, ils reprennent même un salon boulevard Carnot à Toulouse dans lequel il se rend souvent : « j’avoue que ça me démange, j’y fais encore des diagnostics conseils ». Mais l’homme ne tient pas en place et s’investit toujours plus dans son combat pour l’artisanat. Il prend la présidence de la Confédération nationale de l’artisanat et des métiers de service, une des trois composantes de l’UPA. Il prendra d’ailleurs la présidence tournante de cette dernière en 2012. Au final, « j’ai vendu mes salons pour être plus disponible pour ma famille et je m’aperçois que je le suis encore moins maintenant ! » constate-t-il en riant. Amateur de planche à voile, de randonnées et de sports d’hiver, « je n’ai malheureusement pas le temps de les pratiquer ! » Il parvient toutefois à s’évader quelques jours pour profiter des siens. Evasion dont il revient vite, car son tempérament déterminé et passionné le renvoie toujours vers ses responsabilités. Mais Bernard Moreau ne se plaint pas puisque « j’ai constamment besoin d’avoir un objectif pour avancer ! »
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