Ce vendredi 18 janvier, une quinzaine de citoyens, sympathisants du mouvement des Gilets jaunes, ont donné un spectacle devant le théâtre Sorano pour dénoncer « l’État répressif et les violences policières ». Les performances artistiques ont été suivies de témoignages et de prises de parole d’avocats.
© Nicolas BelaubreVendredi dernier, à midi, une cinquantaine de personnes, dont quelques Gilets jaunes, se sont réunies sur l’esplanade du théâtre Sorano. À chacune des intersections des allées Jules-Guesde, une unité de police rappelait le climat de tension qui règne lors de chaque manifestation des Gilets jaunes.
C’est d’ailleurs l’objet de ce rassemblement qui souhaitait dénoncer la « dérive de la répression de l’État avec un niveau de violence disproportionné ». Interpellations massives, systématisation de la comparution immédiate, sanctions excessives et lois visant à « réprimer l’expression populaire », les motifs d’inquiétudes formulés par cette compagnie de théâtre citoyenne et improvisée étaient multiples.
Dans ce “MaSacre du printemps”, inspiré de Stravinsky, une quinzaine de comédiens ont interprété les différentes instances du pouvoir. Un juge, un légionnaire ou un homme politique ont été tour à tour animés puis pervertis par Kratos, le pouvoir aveugle, avant qu’il n’ait été neutralisé dans un élan collectif.
« Je me suis rendu compte de la réalité des traitements abusifs réservés aux manifestants »
C’est lors d’une mobilisation de soutien à des manifestants jugés en comparution immédiate que Stéphane et Mathieu, les coorganisateurs de l’événement, se sont rencontrés. « Je me suis rendu compte de la réalité des traitements abusifs qui leur étaient réservés », s’indigne Stéphane. Après ce prélude artistique, les témoignages se sont succédés. Comme celui de cet ingénieur écologue qui a rappelé que derrière les chiffres, il y a des personnes. Dans son dos, une banderole reproduisait les portraits de ces gueules cassées du mouvement. Balafres, cavités oculaires béantes, mâchoires en charpie, les images sont insupportables.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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