L’association Campus vert propose des logements étudiants dans des bâtiments agricoles reconvertis.
©DRPourquoi ne pas réviser dans le pré ? L’association Campus Vert met en relation des étudiants avec des agriculteurs susceptibles de les accueillir dans leur exploitation. Une initiative née de trois producteurs de Béthune, dans le Pas-de-Calais, au milieu des années 1990 : « Au moment où un changement de normes avait rendu certaines installations agricoles inutilisables, la décentralisation universitaire amenait beaucoup d’étudiants dans des villes moyennes qui n’avaient pas de quoi les loger », raconte Odile Colin, la directrice de l’association.
Chacun y trouve son compte. Accompagné tout le long de son projet, l’agriculteur qui rénove un bâtiment peut en amortir les travaux ou toucher un complément de revenu. Au nombre de six au maximum par exploitation, équipés et meublés, les studios qu’il met à la location répondent à un cahier des charges très précis : « L’université ne doit pas se situer à plus d’un quart d’heure en voiture et l’agriculteur, tenu d’habiter les lieux, s’engage à rendre certains services, comme proposer un panier fermier ou organiser des barbecues. » De son côté, l’étudiant bénéficie de tarifs, fixés par l’association, de 25 à 30% moins élevés que la moyenne locale.
Cela compense notamment des frais de déplacement forcément plus important, dans des zones souvent peu desservies par les transports en commun : « Cependant, 60% disposent d’un véhicule et nous leur proposons un service de covoiturage sur notre site », précise Odile Colin. C’est via cette plateforme que les propriétaires et leurs futurs locataires se rencontrent, tout en « décongestionnant le marché de l’habitat étudiant, en valorisant le patrimoine et en dynamisant un territoire ». Aujourd’hui, Campus Vert, devenue nationale, recense 500 logements dans les Hauts-de-France, en Bretagne et en Île-de-France. Et compte bien s’étendre encore : « Notre souhait est de couvrir toute la France ! » lance la directrice.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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