Lisibilité. Après Transform 2015, Perform 2020. D’un côté, il y a les annonces faites par la direction d’Air France par voie de presse, de l’autre les salariés toulousains qui demandent plus de clarté. S’il est encore impossible de quantifier le nombre d’emplois supprimés, la compagnie va tailler dans ses effectifs.
Par Kevin Figuier
En avril dernier, la direction d’Air France remettait en cause la base de Toulouse comme celle de Nice et de Marseille avant de rétropédaler à la mi-juillet. 76 pilotes ainsi que 177 hôtesses de l’air et stewards -ou personnel navigant commercial (PNC)- étaient sur la sellette. « Sur le bassin toulousain, qui comprend les sites de Blagnac, de La Barigoude et de Saint-Martin-du-Touch, il y a près de 1 800 personnes tous secteurs confondus », explique Vincent Salles, le délégué CGT à Air France Industries, la branche qui regroupe le personnel au sol chargé de la réparation et de l’entretien des avions.
Xavier Broseta, le DRH de la compagnie a présenté ce lundi 26 octobre dans les colonnes du journal Le Parisien les trois contrats à la carte qui proposent selon le degré de productivité, une augmentation ou non du salaire. Les négociations seront ouvertes à partir du 6 novembre prochain. Les premiers concernés sont les pilotes de ligne et le reste des corps de métiers de la compagnie devrait suivre. « Air France est sur la même musique que la société Continental. Elle va proposer les mêmes types de contrat que les ex-salariés de Continental à Clairoix », avance Vincent Salles.
Des suppressions de postes, « forcément il y en aura » pour le personnel au sol mais aucun chiffre précis ne peut être communiqué. D’ores et déjà, Philippe Gagey, le PDG d’Air France, a fixé la suppression de 1 000 postes dans la compagnie sous la forme de départs volontaires pour l’année 2016.
« Les mêmes types de contrat que les ex-salariés de Continental de Clairoix »
Depuis 2004, Air France Industries à Toulouse a vu ses rangs se réduire. Il y a eu 230 départs volontaires sur les 600 personnes employées, 80 emplois supprimés depuis le début de l’année 2015. L’une des raisons, celle d’une « politique de délocalisation vers le Maroc » initiée par la direction pour l’entretien et la réparation des avions. A cela, une baisse de l’activité sur l’offre long-courrier de 10%. S’il n’y a effectivement aucune escale long-courrier dans la Ville rose, « des impacts » se feront ressentir à Toulouse. “Moins il y a d’avions qui volent, moins il y a d’avions à entretenir. Il est programmé 14 avions de moins pour 2016”, selon Vincent Salles.
Chez Air France Industries, les salaires c’est le tirage au Loto. « Avec les mêmes critères, comme celui de l’ancienneté, personne n’a les mêmes salaires », constate le syndicaliste. Après cinq années de gel de salaire et un mois de travail en plus, la plus basse rémunération hors primes est de 20.000€ par an. « Malheureusement, la direction d’Air France ne comprend toujours pas que ce sont les salariés qui sont les créateurs de richesse. Elle vit dans un autre monde et pense qu’il faudrait vider les usines françaises et délocaliser pour être rentable », fustige Vincent Salles.
En fin d’année 2014, Air France comptabilisait un peu moins de 65.000 salariés.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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