Pour identifier l’origine de la pollution de la Garonne par les microplastiques, l’association La Pagaie Sauvage effectue des prélèvements tout au long du fleuve. Une expédition réalisée en canoë.
© La Pagaie Sauvage« Seulement 20 % de la pollution marine est visible, le reste est constitué de particules ou se dissout dans l’eau », révèle Lise Durantou, coprésidente de La Pagaie Sauvage. Cette association, créée il y a un an à Anglet (Pyrénées-Atlantique), a pour objectif d’identifier l’origine de ces microplastiques, qui ne mesurent pas plus de cinq millimètres.
Les membres se sont donc lancés à l’assaut de la Garonne : « Les déchets qui polluent les mers et océans provenant à 80 % des terres. Nous remontons les traces des microplastiques pour en connaître la source », explique Lise Durantou. À raison de 150 prélèvements tout aux long de la Garonne, les analyses qui en découleront permettront de vérifier la présence de ces particules et leur comportement. « Ainsi, nous pourrons savoir de quelle manière la proximité de grandes agglomérations comme Toulouse et Bordeaux, d’une station d’épuration, ou encore d’une industrie, influent sur la quantité des microplastiques dans le fleuve », précise la coprésidente de l’association.
Pour cela, des équipes de quatre personnes sillonnent la Garonne, de la source espagnole à l’estuaire bordelais, à bord de canoë, jusqu’au 19 mai prochain. Régulièrement, ils déploient leur filet face au courant pour y piéger les particules polluantes. Des échantillons du concentré recueilli sont ensuite envoyés en laboratoire. Les résultats seront connus à la mi-juillet. Ils permettront à l’association de cartographier la présence de microplastiques dans le fleuve, mais aussi de cibler les opérations de sensibilisation envers les principaux pollueurs, qu’ils soient citoyens, industriels, agriculteurs ou autres.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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