Hier soir, aux alentours de 21h, un agent municipal travaillant à l’Office de la tranquillité, a tenté de mettre fin à ses jours en absorbant une dose importante de médicaments sur son lieu de travail. Hospitalisée d’urgence, la vie de cette employée ne serait pas en danger. Cependant, ses collègues, choqués s’interrogent et les syndicats, notamment FO auquel était affilié l’agent, tentent d’en trouver les causes. « Elle avait déjà fait plusieurs courriers à sa direction pour les informer qu’un mal-être général régnait à l’Office », nous informe un membre du syndicat FO Mairie de Toulouse. Au 3-8, les agents avaient demandé la création d’une charte leur garantissant la prise en compte du travail de nuit et donc de la pénibilité. « Tout cela était en travaux mais depuis les élections plus rien n’avance », confie-t-il. La médecine du travail aurait d’ailleurs déjà reçu plusieurs agents pour désamorcer des situations de mal-être, semble-t-il. Mais les alertes étant restées lettre morte, le climat aurait continué à se dégrader. « Cette femme travaille dans ce service depuis sa création en 2009. Elle est régulatrice, c’est-à-dire qu’elle dirige une équipe en charge de traiter les demandes de médiation sur le plateau téléphonique», explique Pascal Maynaud, Sécrétaire général adjoint FO Mairie de Toulouse. Elle était en fait responsable du lien entre les opérateurs et les médiateurs de terrain.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase
L’agent a pourtant effectué son service, mais en début de soirée, elle « craque » et s’enferme en salle de pause. Est-ce lié au Comité Technique Paritaire qui s’est déroulé mercredi dernier ? Lors de cette réunion, regroupant des élus et des représentants des syndicats, il a été validé des suppressions de poste de régulateurs et de médiateurs au sein de l’Office de tranquillité. « Les agents ont appris la nouvelle sans avoir été prévenus auparavant », précise un délégué Sud, avant de rajouter : « Seul FO a voté pour. La CGT et l’UNSA se sont abstenus et Sud a voté contre. L’agent ayant tenté de se suicider était une dissidente FO, elle souhaitait se désolidariser de son secrétaire général. » André Falba, l’homme en question, est sous le coup d’une plainte pour « abus de confiance » déposée par le trésorier adjoint du syndicat municipal.
Les syndicats vigilants
FO, sur fond de crise, affirme par la voix de son Secrétaire général adjoint, qu’il restera sur le qui-vive car, après observations, « Jean-Luc Moudenc a constaté que les appels à l’Office concernant des demandes de médiation restaient marginaux. Ainsi, il a décidé une réorganisation et le reclassement des agents dans d’autres services. » Les syndicats veilleront à ce que les employés municipaux conservent leur rémunération actuelle et qu’un nouvel adjoint au directeur soit mis en poste car « depuis le passage d’Allo Mairie à l’Office de tranquillité, soit 6 ans, la responsabilité est vacante. Si cela n’avait été le cas, nous n’en serions peut-être pas arrivé à de telles extrémités », déplore Pascal Maynaud.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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Commentaires
Arrou le 11/09/2024 à 18:23
J'ai souvent sollicité l'Office de la tranquillité, toujours bien reçu, toujours efficace. Tenez bon Madame.
L'effaceur le 11/09/2024 à 16:27
Il faut une enquête interne !!!
frei le 11/09/2024 à 03:30
C'est tout de même un comble!! L' office Toulousain chargé de la sécurité des biens et des personnes n' a pas les moyens de remplir sa mission de service public car en interne ça ne va déjà pas!!
Une absurdité sur laquelle Mr MOUDENC devrait être interpellé!!