Davantage de dessertes, augmentation des cadences, effort sur la tarification et remboursement de deux mois d’abonnement : la SNCF et la Région Occitanie souhaitent redorer le blason des TER.
© Cécile MootzFaire du ferroviaire une solution alternative à la route. Telle est l’ambition de la Région Occitanie, qu’elle concrétise au travers de la convention TER signée avec la SNCF en 2016, et renouvelée en 2018. Dans le cadre de cet accord, le Conseil régional a débloqué 300 millions d’euros par an, lissés sur huit années, pour le développement de l’offre Lio (service public régional des transports) et 144 millions d’euros pour l’achat de 18 nouvelles rames. Au vu de ces investissements, la collectivité avait exigé de la SNCF des efforts sur la fréquence de passage des trains, leur ponctualité et la baisse des tarifs.
Après plusieurs mois de travaux, les deux entités annoncent la mise en place d’une feuille de route et des réponses concrètes aux attentes des voyageurs : « Les dessertes augmentent avec le passage de 72 TER supplémentaires chaque jour d’ici la fin de l’année, soit 37 000 places de plus quotidiennement par rapport à 2019 », lance Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région en charge des mobilités. « Ainsi, l’offre s’est densifiée, avec, par exemple, un train toutes les quinze minutes aux heures de pointe entre Montauban et Muret. De même, les amplitudes horaires ont été revues à la hausse, et les correspondances améliorées », précise Philippe Bru, le directeur régional de la SNCF.
Concernant les tarifs, la société ferroviaire promet une réévaluation et des opérations ponctuelles. « Un abonnement annuel domicile-travail coûte en moyenne 65 euros par mois. En comptant la prise en charge par l’employeur de la moitié du billet, le trajet aller-retour quotidien revient à 1 euro. C’est l’offre la moins chère de France », note Philippe Bru. Ce dernier met également en avant les nouvelles formules pour des déplacements plus occasionnels comme le pass LibertiO’ qui permet, pour 20 € par an, de bénéficier de 50 % de réduction les week-ends, jours fériés et vacances scolaires, et de 25 % toute la semaine. Ou le dispositif EvasiO’ qui offre l’opportunité d’accéder à des billets à 1 euro, exclusivement en ligne, sous réserve des disponibilités.
Si le Conseil régional reconnaît une amélioration du service, il juge toutefois que la SNCF n’est toujours pas à la hauteur de ses exigences concernant la ponctualité des trains. « Depuis le début du mois, nous sommes repassés à un taux supérieur à 90 % », se félicite Philippe Bru. La collectivité a adressé un premier carton rouge en 2018, année où elle estime que le contrat de fiabilité n’était pas rempli. Puis un second sur l’exercice 2019, sanctionnant, lui, un manque de places assises récurrent sur certaines lignes et un taux de suppression des trains bien trop élevé. À cette dernière remontrance, la SNCF oppose les intempéries majeures et le mouvement social interprofessionnel contre la réforme des retraites. Mais, pour les abonnés qui n’ont pas pu bénéficier du service ferroviaire, peu importe la raison. « Pour les dédommager, la Région Occitanie ajoute au remboursement déjà prévu à l’échelle nationale d’une mensualité en février, la restitution d’une mensualité supplémentaire dont le versement aura lieu en mars », promet Jean-Luc Gibelin, pour qui le train doit rester une solution et non une contrainte.
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