Opposition. Voilà 15 ans que les premières bases du projet Val Tolosa ont été posées mais depuis, les promoteurs semblent avoir du mal à les consolider. Retour sur un centre commercial loin de plaire à tout le monde.
Tout commence, le 30 novembre 2005, lors d’une réunion de la Commission départementale d’équipement commercial de la Haute-Garonne où les membres étudient le projet posé sur leur table, celui des « Portes de Gascogne », un centre commercial de 60 000m². Les mairies de Plaisance-du Touch et de Toulouse, la Communauté de commune de la Save au Touch, la CCIT et le représentant des consommateurs votent pour, tandis que la Chambre de métiers se déclare contre. A la majorité, le projet est officiellement lancé. Le promoteur américain Simon & Ivanhoé ne sait pas encore qu’il ne s’agira pas d’une partie de plaisir. Une Zone d’aménagement concerté est alors créée sur le plateau de la Ménude (commune de Plaisance-du-Touch et Tournefeuille), pour accueillir le projet. La Commission nationale d’équipement commercial, diligentée pour réaliser l’enquête publique, rend un avis favorable et autorise ainsi le dépôt de permis de construire, ce que fera dans la foulée le promoteur qui annonce le début des travaux pour 2013 et l’ouverture pour 2016. Mais un groupe de riverains s’organise et semble décidé à ne pas laisser faire ce projet sans réagir : « Ce centre commercial est inutile au regard de ceux déjà existants », nous expliquait alors Jutta Dumas, présidente du collectif « Non à Val Tolosa-Portes de Gascogne », qui dépose un recours devant le Tribunal administratif de Toulouse pour dénoncer l’enquête publique et ainsi faire annuler le permis de construire. Devant les difficultés qui s’amoncèlent, le promoteur américain rend les armes et vend ses parts à Unibail-Rodamco qui devient le propriétaire et le gestionnaire du futur « Val Tolosa ». Les deux parties se disent confiantes mais les opposants au projet voient leur requête rejetée par le Tribunal qui rend sa décision en octobre 2013. Ces derniers font appel en janvier 2014 devant la Cours administrative de Bordeaux, invoquant une insuffisance de l’étude d’impact environnemental. Dans un même temps, « Non à Val Tolosa » a obtenu de la préfecture qu’Unibail-Rodamco soit dans l’obligation de demander une dérogation concernant la protection de deux espèces vivantes évoluant sur le site. Mais le propriétaire, las de voir s’entasser les recours et les pertes de temps décide de lancer les travaux de son projet, le recours en appel étant non-suspensif : « Les autorisations commerciales ont été données, la procédure ne nous empêche pas de lancer les travaux de cette Zac », précise Christophe Farbos, directeur de Val Tolosa. Une manière de faire pression sur le Conseil général pour accélérer la construction de la RD924 qui devra desservir le site, selon les opposants. Opposants qui n’excluent pas de faire de la Ménude « une Zone à défendre». Affaire à suivre.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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