Alors que la Ligue nationale de rugby s’oriente vers des phases finales réduites pour clore les championnats professionnels, le monde amateur a fait le choix de figer les classements et de ne valider que les montées au niveau supérieur.
Il n’y aura pas de relégations dans les championnats de rugby amateur © DRLe 13 mars dernier, comme la plupart des activités du pays, le monde du rugby s’est arrêté en plein milieu des différentes compétitions. Alors que la Ligue nationale (LNR) penche sérieusement pour un maintien des phases finales concernant le rugby professionnel, les fédérations régionales ont fait le choix de figer les championnats amateurs et d’acter toutes les promotions sans imposer de relégations sportives.
La LNR a officiellement sifflé la fin de la saison régulière de Top 14 et de Pro D2. Dans un communiqué, daté du 15 avril, l’instance qui dirige le rugby professionnel a dévoilé sa volonté de maintenir uniquement les phases finales pour la saison 2019-2020. En fonction de la date de reprise, dès le 18 juillet ou seulement au mois d’août, ces derniers matchs pourraient être jouées avec les six équipes en tête du classement, à partir des quarts de finale donc, ou directement à partir des demis finales (avec les quatre premiers).
Une décision qui prive dans tous les cas le Stade Toulousain, alors septième du Top 14, de la possibilité de défendre son titre. Bien que la décision définitive ne soit officialisée qu’a la fin du mois, la ligue s’orienterait vers une version réduite n’impliquant que quatre clubs. De même, la question du nombre de promus et de relégués reste en suspens et l’idée d’un Top 16 et d’une pro D2 élargie est encore envisagée à ce jour.
Chez les amateurs, en revanche, les dispositions sont d’ores et déjà actés. « Les championnats sont arrêtés et les classements ont été édités. Comme toutes les équipes n’ont pas disputé le même nombre de matchs, la fédération a uniformisé les résultats grâce à un système de péréquation. C’est une équité théorique plus que sportive, mais c’est un moindre mal », explique Alain Doucet, le président de la Ligue Occitanie de rugby.
Afin que des clubs pouvant mathématiquement sauver leur saison malgré un mauvais classement ne soient pas lésés, la Fédération française de rugby (FFR) a fait le choix de revoir le format des compétitions pour la saison à venir. « Il y aura des montées mais pas de descentes. Le rugby amateur a décidé de respecter les rêves d’accession et de permettre aux équipes les plus méritantes d’aller voir comment cela se passe au niveau supérieur », explique le président de la Ligue régionale.
Une mesure qui impose un aménagement des championnats devant absorber un surplus de clubs. La Fédérale 1 comptera ainsi 60 clubs au lieu de 48 habituellement et jusqu’à 27 équipes des divisions Honneur pourront accéder à la Fédérale 3. « Toutefois, les structures qui anticipent des difficultés économiques ou structurelles, pourront renoncer au maintien », précise Alain Doucet.
Mais au delà de l’aspect purement sportif, l’avenir du rugby amateur reste conditionné à la crise sanitaire et économique. Pour faire face aux difficultés, la Fédération nationale a ainsi mobilisé un plan exceptionnel de 35 millions d’euros destiné à venir en aide à ses 1 900 clubs et décidé d’organiser une saison sans prélèvement de sa part. De même, certaines règles administratives liées à la charte de l’arbitrage ou encore au contrôle financier seront momentanément assouplies. De quoi « permettre au clubs de se reconstruire dans la durée », justifie Bernard Laporte, le président de la FFR, dans un courrier adressé aux licenciés et aux dirigeants.
Un soutien précieux dans une situation qui reste malgré tout encore incertaine. « Nous pouvons tirer les plans les plus optimistes possibles mais, aujourd’hui, nous ne savons pas de quoi sera fait demain et si nous pourrons jouer au rugby en septembre. Les conditions seront-elles réunies pour effectuer des regroupements et se retrouver dans des stades avec des spectateurs ? » s’interroge Alain Doucet. En attendant, la Ligue régionale prévoit déjà des fêtes dans les clubs pour rendre hommage aux victimes de l’épidémie et se retrouver autour du ballon ovale, dès que la situation le permettra.
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