Quoi de plus logique pour ce libraire spécialisé dans les ouvrages universitaires que de s’installer dans la ville rose, deuxième ville étudiante de France. Parisien d’origine, Miloude Chouraqui gère la Librairie des Lois depuis maintenant 24 ans. Il pose un œil averti sur l’actualité de sa cité d’adoption, Toulouse.
01 / L’affaire AWF/ARIF : coïncidences troublantes ?
Le favoritisme est presque inévitable en politique, il est utopique de penser que des hommes ayant tant de responsabilités et de pouvoir, n’en fassent pas profiter leur entourage. Simplement, certains sont plus discrets que d’autres. Soit nous devons le tolérer, soit il est nécessaire de poser des garde-fous, comme une interdiction pour un élu de faire travailler un membre de sa famille. Ne soyons pas naïfs, ils doivent être constamment sollicités par leur entourage qui souhaite profiter de leur position. Un cadre juridique strict leur permettrait de dire « non » sous couvert d’un règlement. Moins de pression pour eux, et plus de transparence pour les citoyens.
02 / La précarité augmente en Haute-Garonne
L’affluence toujours plus forte aux Restos du cœur, est la preuve de l’échec total de notre façon de gérer la société. Les inégalités s’accroissent et le fossé entre les plus pauvres et ceux qui arrivent tout juste à s’en sortir se creuse inexorablement. Nous ne sommes pas loin d’une révolte sociale, j’en ai peur ! Notre problème en France est que nous sommes frileux, nous ne voulons rien changer à nos acquis et surtout pas réformer… pourtant ça ne fonctionne plus, la population ne vit plus décemment. Les Allemands, lors de la chute du mur de Berlin, ont été obligés de repenser leur fonctionnement, peut-être pourrions-nous le faire avant d’y être forcés par un événement lourd ? Nous devons recréer du lien social entre nous !
03 / La grogne des petits patrons
Ils sont dans une période difficile et je sais de quoi je parle puisque j’en suis un ! La pression fiscale est devenue trop importante mais surtout, elle est mal répartie. À ce titre, il conviendrait plutôt d’augmenter les contrôles sur les entreprises car les honnêtes chefs d’entreprises payent pour quelques fraudeurs : sur une rue, la moitié des restaurants font du « black », et c’est l’autre moitié qui paiera les taxes plein pot. De plus, les règles changeant régulièrement, la visibilité est devenue quasi nulle, comment voulez-vous que les gens osent prendre des risques en créant des entreprises ou en investissant dans l’une d’elles. Nous sommes dans une bulle inflationniste qui va péter ! On se flingue nous-mêmes !
04 / Privatisation de l’aéroport Toulouse-Blagnac
Je ne comprends absolument pas comment les collectivités locales, propriétaires actuels de l’aéroport, peuvent vouloir privatiser une structure pourtant rentable. Je suis très étonné ! Pourquoi vendre ce qui fonctionne ? Outre cette considération, je ne suis pas contre le fait que des étrangers rachètent l’aéroport… nous avons bien été investir en Chine sans le moindre remords ! Par contre, il faut être intraitable sur la provenance des fonds et poser des règles immuables, même après rachat, qui garantiront que la structure et sa gestion restent en France, que les lois françaises seront appliquées concernant le droit du travail, par exemple. Bref, il faut faire très attention !
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