Après l’incendie du squat de l’avenue de Muret, une partie de ses 600 occupants ont été accueillis dans des centres d’hébergement. Les autres ont investi deux nouveaux squats, dans le quartier du Mirail et à Blagnac.
Le 4 février dernier, un feu s’est déclaré au 44 avenue de Muret, un ancien bâtiment de Réseau de transport d’électricité, devenu un squat où vivaient quelque 500 personnes réfugiées, dont des enfants, de 22 nationalités différentes. Cinq jours plus tard, plus de 200 d’entre eux avaient été relogés dans le hall 8 du Parc des expositions de Toulouse, « divisé en plusieurs zones permettant la création d’espaces de vie dédiés aux familles, hommes et femmes isolées », précise la préfecture. Le lieu étant surveillé 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et chacun disposant d’une carte d’accès. Cependant, les deux tiers des occupants du squat de l’avenue de Muret on décliné cette offre d’hébergement : « Outre un manque évident de place, ils avaient peur de s’y rendre, notamment à cause du fichage auquel ils doivent se soumettre à leur arrivée », explique Nina Condeço, une des porte-parole du Droit au logement (Dal31) qui se fait le relais médiatique des associations qui organisent des réquisition, à commencer par le collectif Russel.
Deux nouveaux lieux d’occupation ont justement été ouverts le week-end dernier, l’un dans le quartier du Mirail, l’autre à Blagnac. Ils sont suffisamment vastes pour accueillir le reste des réfugiés, « bien qu’il est probable que beaucoup d’entre eux soient encore à la rue », redoute Nina Condeço. Elle indique qu’un appel à générosité va être lancé sur les réseaux sociaux : « L’installation d’un squat est une période critique, durant laquelle il n’y a que l’électricité, pas de chauffage, pas de matelas… c’est le royaume de la débrouille. »
De son côté, la préfecture assure que « chaque situation sera étudiée avec la plus grande attention et des solutions adaptées au regard du droit. Des interventions notamment de la protection maternelle et infantile, de médecins de la plateforme santé et précarité et de la cellule d’urgence médico-psychologique seront prochainement organisées par la Mairie de Toulouse ». Le Dal31 répond que la solidarité de l’État français devrait se constater bien en amont : « Les gens doivent faire pression sur les pouvoirs publics afin qu’ils débloquent des places d’hébergement et qu’il n’y ait plus besoin d’ouvrir de squats », conclut Nina Condeço.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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