Mobilisation. Le comité de quartier a lancé une pétition pour qu’Arnaud-Bernard devienne « une des priorités du plan d’aménagement de la ville ». Une initiative qui a pour vocation d’alerter l’ensemble des pouvoirs publics. Jusqu’à l’Élysée.
S’il ne prendra publiquement la parole que ce vendredi pour exprimer en détail ses revendications, le comité de quartier d’Arnaud-Bernard se félicite en interne du fort intérêt des habitants pour la pétition qu’il vient de lancer. Intitulé «Nous sommes les oublié(es) de Toulouse», ce texte dénonce l’absence de politiques concrètes pour y améliorer le cadre de vie.
Un ras-le-bol général qui s’entend dans le discours des commerçants, pour la plupart résignés. Et qui vient confirmer que le temps politique n’est pas nécessairement celui du quotidien des riverains. Julie Escudier, l’élue Les Républicains en charge du quartier, en est consciente. Mais elle annonce qu’une réunion entre toutes les parties prenantes est programmée le 1er février. Objectif : évoquer les mesures à mettre en place à court et moyen terme.
Parmi les avancées qui pourraient intervenir rapidement, figure la relance du plan Commerce Avenir, qui permettait à la mairie de racheter les locaux professionnels afin d’inciter l’installation de commerces. Des solutions alternatives sont également envisagées pour régler la question des ordures sur la voie publique et ainsi compenser l’arrêt du plan Propreté. L’une d’elles mène vers une association d’insertion assurant la collecte. Enfin, Julie Escudier assure «avoir mobilisé les services municipaux» pour drainer un maximum d’événements vers Arnaud-Bernard afin de redonner vie au quartier.
« Il ne faut pas nier l’évidence »
«On a perdu deux ans», regrette de son côté la socialiste Isabelle Hardy. Selon l’élue du quartier sous la précédente majorité, la pétition lancée est «le résultat de l’abandon d’une politique globale». Et d’évoquer également les premiers ateliers mis en place par la précédente municipalité, réunissant les habitants avec les équipes de l’architecte Joan Busquets, chargé de redessiner le centre-ville. «Un message fort aurait été de débuter par Arnaud-Bernard et non par Saint-Sernin», ajoute-t-elle. «La logique du projet Busquets veut qu’il s’étende depuis le Capitole. Mais Arnaud-Bernard est bien évidemment intégré dans le plan global. Même si ce n’est pas au cours de ce mandat», répond Julie Escudier. «Cela n’empêchera pas certains aménagements dans l’intervalle.» Avec pour ambition de mieux intégrer ce quartier à l’histoire et aux particularismes forts.
Reste enfin le volet sécuritaire. Le problème récurrent, voire majeur. Malgré l’installation de caméras de surveillance, et même si le comité de quartier, qui demande «une politique de prévention spécialisée» et «un dialogue de proximité avec la jeunesse», refuse que les projecteurs ne soient braqués que sur cet unique aspect. «Il ne faut pas nier l’évidence. Des trafics, il y en a. Le problème n’est pas résolu», reprend la conseillère municipale, qui dresse par ailleurs le même constat que les riverains : à savoir celui d’une vidéosurveillance qui déplace pour l’instant le problème. «C’est malheureusement une étape transitoire. La vidéosurveillance n’est qu’un outil mis en place pour aider la police municipale et la police nationale qui travaillent désormais en collaboration renforcée.» Et de conclure : «Nous sommes actuellement dans une reprise en main du quartier.»
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