PERSEVERANCE. L’UFC-Que Choisir, association de défense des consommateurs, a lancé une action de grande envergure contre les retards des TER. Bilan de la situation en Midi-Pyrénées.
Par Amélie Phillipson
« Dans la région, un train sur dix est en retard ou annulé », s’indigne Sylvie Pradelle, présidente de l’antenne d’UFC-Que Choisir à Toulouse. Avec 12% de trains retardés ou annulés, la triste performance des TER en Midi-Pyrénées place la région à la quinzième place en termes de ponctualité. D’autant plus que l’UFC-Que Choisir relève un bémol dans ces chiffres avancés par la SNCF : « ils ne tiennent pas compte des nombreux trains déprogrammés la veille avant 16h ».
Chaque jour en France, quatre millions de travailleurs et d’étudiants comptent sur la ponctualité des TER. Pour les défendre, l’UCF-Que Choisir a lancé une pétition demandant une tarification à la qualité. Cette pétition, destinée à mobiliser les futurs conseillers régionaux, est ouverte jusqu’aux prochaines élections. « Ce que nous souhaitons, c’est qu’ils fassent pression sur la SNCF pour imposer la mise en place d’un tarif variable de l’abonnement », explique Sylvie Pradelle. « Le prix de l’abonnement serait ainsi impacté par les retards du mois précédent ».
Si les usagers des TER ne sont pour l’instant pas remboursés, ce système est en cours d’expérimentation dans cinq régions (Bourgogne, Centre-Val de Loire, Franche-Comté, Pays-de-la-Loire et Picardie). Cette mesure ne profite qu’aux abonnés de ces régions choisies par la SNCF, qui enregistrent un taux de ponctualité des TER de 89 à 92%. Soit un taux supérieur à celui de Midi-Pyrénées. Selon Alain Le Vern, Directeur Général “Régions et Intercités” de la SNCF, « le taux de régularité global du TER reste élevé et ne semble pas justifier une telle mesure qui n’est pas rendue obligatoire par les règlements européens ».
Sylvie Pradelle affirme qu’en Midi-Pyrénées, le service s’est dégradé depuis 2002, ce qui est injustifiable selon elle, car « le conseil régional a mis beaucoup d’argent dans ce secteur et les subventions n’ont pas porté leurs fruits ».
Afin de faire participer les usagers, l’UFC-Que Choisir a lancé une application mobile gratuite. “Anti-retards” qui permet aux voyageurs de signaler les retards et annulations. L’objectif, explique Sylvie Pradelle, est de « constituer un observatoire indépendant et participatif de la qualité des TER, afin de prendre la mesure de ce qui se passe grâce au consommateur, rendu actif face aux retards ».
Comment la SNCF justifie-t-elle ces retards ? « Je suppose qu’ils ont quand même des raisons, c’est des histoires d’entretien de voie, d’incidents, mais c’est à eux de régler leurs problèmes », répond Sylvie Pradelle. Dans sa réponse publique à l’étude de l’UFC-Que Choisir, Alain Le Vern ajoute que « 30% des problèmes de régularité ne sont pas de la responsabilité de la SNCF (tirage d’alarme, incivilités, feuilles mortes…). » La SNCF reconnaîtrait ainsi sa responsabilité pour 70% des retards de TER. Il explique aussi que « la densité du trafic devient intenable, on absorbe +3% de voyageurs par an, c’est énorme. » Certes. Mais un train en retard, c’est un train rempli de voyageurs insatisfaits. Et ce n’est bon ni pour les usagers, ni pour la SNCF.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires