Du 30 novembre au 11 décembre 2015 se tiendra à Paris la COP 21, conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. Malgré les évènements récents, l’évènement est maintenu. « Un moment d’espérance et de solidarité » à venir pour le chef de l’État François Hollande, mais quel est, réellement, l’intérêt de ce sommet ?
Propos recueillis par Myriam Balavoine
Henri Arévalo, Conseiller municipal de Ramonville, conseiller communautaire du Sicoval, président de Midi-Pyrénées Coopdév’ (EELV)
« Lors de la COP 21, des engagements précis sont à prendre en priorité pour réduire les gaz à effet de serre. Mais au-delà de cette urgence, d’autres décisions doivent être adoptées pour accroître la résilience des territoires, notamment ceux du sud. La COP 21 doit absolument s’approprier les objectifs du développement durable (ODD) adoptés le 25 septembre à New York, dans le cadre de la 70e session des Nations Unies. À quoi servirait-il de décider de lutter contre la montée des températures sans prendre en même temps des décisions pour modifier le modèle économique qui en est la cause ?
Il faut aussi gérer les impacts actuels et futurs du réchauffement. Ce sont les populations démunies qui sont les plus exposées à ses effets, alors que leur responsabilité dans ce phénomène est mineure. Les peuples du sud peinent déjà à faire face aux transformations de leur environnement, à s’adapter et à trouver des solutions pour préserver leur équilibre de vie et assurer leur subsistance. Les flux migratoires vont s’amplifier de fait et nous serons confrontés à de graves difficultés qui généreront des logiques de replis, d’exclusion, de ségrégation, et l’émergence de fanatismes et de pouvoirs totalitaires. La triste actualité nous rappelle comment tout peut aller très vite.
La générosité et les volontés humanistes ne suffiront pas pour faire face. L’espoir est dans une mobilisation sans précèdent des États et une redistribution des richesses par des politiques ambitieuses en faveur du développement des pays du sud. A l’occasion de cette COP 21, réaffirmons haut et fort que l’horizon est du côté de la coopération et de la solidarité entre les peuples. Il faut s’ouvrir, multiplier les échanges, décupler les liens d’entraide, éduquer nos jeunes aux principes de la citoyenneté mondiale …
La COP 21 doit surtout réussir à créer une prise de conscience sur les enjeux. Il en va de l’avenir de l’Humanité et de la Paix. »
Pierre Cabaré, Président de « Ma voix est libre », vice-président France Écologie
« L’intérêt de la COP 21, c’est donner un avenir.
C’est la première fois que se tiendra : pour le climat, une réunion avec la quasi-totalité des chefs d’État ou leurs représentants. Ceci montre une prise de conscience MONDIALE de nos décideurs et nous prouve que le climat, et bien sûr l’environnement, ne peuvent se traiter que par des solutions appliquées au niveau mondial. Et cela c’est déjà formidable. L’écologie n’est plus réduite à un parti politique, mais traitée au niveau mondial. Ouf, il était temps. Il est indispensable de voir adopter un consensus rapide vers un prix unique et mondial du carbone. (Les vingt pays les plus riches du monde sont responsables de plus des trois quarts de cette pollution.)
Il faut stopper les subventions données sans contrepartie aux énergies fossiles. (300 milliards d’euros par an.) Nous devons offrir un soutien majeur vers les énergies renouvelables, sur tous les continents et essentiellement les plus pauvres. Le solaire en tout premier plan.
L’enjeu reste encore le financement des politiques climatiques : un pré-accord devait être trouvé sur ce sujet à Lima en octobre, pour réunir 100 milliards de dollars par an à compter de 2020. Il reste encore très hésitant !
Les politiques doivent nous exposer : courage et détermination, avec l’élaboration de projets se poursuivant bien au-delà de leur mandat. Nous ne pourrions-nous satisfaire d’une pauvrement triste« déclaration d’intention » qui soulignerait l’impuissance des politiques au plus haut sommet de l’état et nous persuaderait une fois encore de leur déficience, justifiant par là le manque de confiance d’une population mondiale qui attend : audace et exemple.
En 2004, Alain Bashung chantait au Bataclan « sommes-nous la sècheresse, la vaillance ou le dernier coquelicot…… »
La COP 21c’est le premier passage à l’action une action énergique qui nous engagent .Nous savons que nos agissements déterminent ce que nous avons de plus précieux : notre avenir, celui de nos enfants.»
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