14% seulement des femmes actives occuperaient un poste de direction, d’après une étude parue cette année du cabinet d’audit et conseil KPMG. Les chiffres se multiplient, soulignant le retard pris en termes de parité encore à combler, notamment à la tête de grandes entreprises.
Nadia PELLEFIGUE
Vice-Présidente Région Midi-Pyrénées, en charge des Finances, de l’Enseignement supérieur, et de l’Egalité femme-homme
« L’emploi est une priorité pour tou-te-s. Il demeure le principal facteur d’autonomie des individus, femmes comme hommes. Il est aussi un facteur de développement de notre société par ce qu’il permet de produire. Au delà de l’égalité, valeur qui fonde la République française, l’enjeu est aujourd’hui de faire comprendre que l’égalité entre hommes et femmes est aussi un facteur de performance économique pour nos entreprises par la mobilisation des meilleures compétences sans préjugé lié au sexe.
La Région Midi-Pyrénées a été labellisée Territoire d’excellence en faveur de l’égalité professionnelle le 14 février 2013. Cela relève positivement les actions que nous avons choisis de mettre en œuvre de manière pionnière pour accompagner les entreprises vers l’égalité réelle. Est-ce dire que tout y est parfait ? Non, ici comme ailleurs les inégalités persistent en terme de salaires (-25% pour les femmes tous postes confondus et -8% à poste égal) comme en terme de déroulement de carrières alors même que notre région compte plus de femmes que d’hommes diplômées du supérieur. Il reste donc du chemin à parcourir. Ensemble. Femmes, hommes, collectivités, entreprises et partenaires sociaux.
Seule la mobilisation de tou-te-s permettra de faire progresser significativement cet objectif. En agissant sur la formation et l’orientation des jeunes qui doivent pouvoir étudier et s’engager dans les voies professionnelles sans s’interdire des champs jusque là plutôt “réservés” aux femmes ou aux hommes. En proposant des outils très concrets aux acteurs de l’entreprise pour la rédaction du rapport unique ou du rapport de situation comparée. En valorisant et donnant de la visibilité aux actions innovantes mises en œuvre par les entreprises qui vont plus loin que les obligations légales. C’est ce que nous ferons la semaine prochaine en remettant les Prix de l’Egalité professionnelle à des créatrices d’entreprises, des TPE/PME ou grands groupes exemplaires. Il y en a! »
Didier GARDINAL
Président de la CCI Midi-Pyrénées, Trésorier de CCI France
« La parité dans les grandes entreprises est un vaste débat et un grand chantier. On constate que de plus en plus de femmes sont diplômées de l’enseignement supérieur, mais dans la hiérarchie des postes, plus on monte, moins il y a de femmes. Les rémunérations restent très inégales. Même si les femmes conquièrent les derniers métiers réservés aux hommes, il existe encore globalement un certain sexisme, voire un doute sur leurs compétences. Le chemin est donc encore très long.
Comment faire pour accélérer le mouvement ? Les nouvelles générations vont s’en charger en partie. Beaucoup plus sensibles à ce phénomène, elles ne font plus cas du sexe du dirigeant, pourvu qu’il soit compétent. Aujourd’hui, il n’est plus « humiliant » d’être dirigé par une femme. Il serait indispensable que les chefs d’entreprises aient le réflexe d’intégrer plus souvent des femmes dans l’encadrement, les fonctions de direction et les conseils d’administration. Je reconnais que, dans les CCI, les postes majeurs sont encore tenus par des hommes. L’équilibre est par contre respecté côté cadres.
Pour les prochaines élections consulaires de novembre 2016, la ministre Najat Vallaud-Belkacem a imposé la parité par la loi. C’est la pire des mesures qui a été mise en place. Avec un fonctionnement par catégories (industrie, commerce, service), et seulement 7% de femmes chefs d’entreprises dans l’industrie, il serait très difficile de trouver des candidates pour respecter cette parité ! Dans ce cas précis ce n’est ni de la mauvaise volonté, ni un problème de compétences, mais un manque de potentiel. Imposer la parité par des quotas ne valorisera pas les femmes, qui n’ont pas besoin de cela pour démontrer leurs compétences et leurs capacités à occuper des postes clés.
Je profite donc de cette rubrique pour lancer un appel à candidature aux femmes chefs d’entreprises qui auraient envie de s’investir dans le monde consulaire au service des entreprises et du développement économique. Nous sommes preneurs de candidature. »
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