Suite à plusieurs décisions de justice favorables aux livreurs à vélo, MySmartcab, la plateforme spécialisée dans les actions collectives, créée par Christophe Léguevaques, lance une démarche nationale inédite pour permettre à un maximum de coursiers travaillant pour Uber Eats de faire reconnaître leurs droits.
©Franklin HeijnenCe mardi 23 juillet, MySmartcab, la plateforme créée par l’avocat toulousain Christophe Léguevaques, lance une action collective contre Uber Eats pour défendre les droits des livreurs à vélo. Une procédure d’ampleur nationale rendue possible par deux décisions de justice récentes. « La Cour de cassation en novembre 2018 et la cour d’appel de Paris en janvier 2019 ont jugé qu’il y avait bien un lien de subordination entre les sociétés exploitantes et leurs collaborateurs caractérisé par des ordres, un contrôle et des sanctions. Et que ces derniers ne sont donc pas des travailleurs indépendants », explique Christophe Léguevaques.
Celui-ci a ainsi décidé de donner aux livreurs Uber Eats la possibilité de profiter de cette jurisprudence. Le but étant d’obtenir la requalification de la relation de travail en CDI et l’ouverture des droits inhérents.
Le prix d’accès à la procédure a été fixé à 60 euros et l’avocat espère qu’au moins 500 personnes y prendront part. « Il y a 30 000 livreurs à vélo en France et 20 000 chez Uber Eats. Nous nous attaquons au numéro un mondial avec pour objectif de créer un débat public sur le statut juridique de ces plateformes présentées comme modernes, mais qui représentent en vérité un retour au XIXe siècle ».
En cas de succès, la démarche remettrait profondément en cause ce modèle qui prive les salariés de toute protection sociale. « Je ne sais pas si nous allons bouter Uber Eats hors de France, mais nous essaierons d’abord de discuter avec eux. Selon la réponse, nous irons ou pas aux prud’hommes », prévient maître Léguevaques. Les livreurs ont jusqu’au 30 octobre pour s’inscrire.
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