Après la prolifération de moustiques-tigres durant l’été 2017, les communes de l’agglomération toulousaine ont décidé de déployer une armada de mesures pour éviter que le calvaire ne se reproduise. Piqûre de rappel sur les bonnes pratiques à suivre par les élus et les citoyens.
Affiches, spots radio et vidéo, distributions de prospectus dans les boîtes aux lettres. La mairie de Toulouse, comme ses voisines, n’a pas lésiné sur la communication pour lancer son plan de lutte contre le moustique tigre en cet été 2018. Et pour cause, le traumatisme de l’année dernière est toujours là : « Nous avons tous été dépassés. Pas question de revivre ça en 2018 », s’exclame Françoise Roncato, adjointe au maire, déléguée aux animaux.
De son petit nom Aedes albopictus, ce moustique originaire d’Asie est présent dans la région depuis quelques années et s’avère très résistant et invasif. « Nous avons réalisé un travail interne en amont avec toutes les directions de la ville concernées, pour faire circuler l’information entre les services ainsi que dans les commissions de quartier », précise Françoise Roncato.
Faute de politique métropolitaine sur le sujet, les différentes communes mettent en œuvre toute une série de mesures avec l’Agence régionale de santé (ARS) et l’Entente interdépartementale de démoustication (EID). La plus simple et efficace consiste à supprimer les zones d’eau stagnante dans lesquelles éclosent les larves. « La portée du moustique-tigre adulte n’est que de 150 mètres mais un centimètre d’eau dans une bouteille suffit pour qu’une larve se développe », explique Pascal Boureau, adjoint au maire de Blagnac, chargé du cadre de vie. La commune a parié sur la chaîne alimentaire en posant des nichoirs à chauves-souris dans des zones stratégiques : « Même si le moustique-tigre est surtout actif le jour, les chauves-souris restent efficaces dès les milieux de soirées. »
Elles gobent quelques milliers d’autres insectes au passage. Les points d’eau sont, quant à eux, traités avec un produit écologique qui « stoppe la croissance des larves sans détruire la biodiversité aux alentours », assure Pascal Boureau. À Toulouse, les cimetières seront équipés d’un bac à sable « pour en verser au fond des coupelles des pots de fleurs », précise Françoise Roncato. Enfin, Colomiers expérimente des pièges imitant la chaleur du corps humain, placés aux abords des crèches.
Pourquoi tant d’efforts ? Le moustique-tigre, en plus des démangeaisons, porte un risque infime de transmission de maladies tropicales. L’unique cas de chikungunya observé l’an dernier à Blagnac a donné lieu à une opération de démoustication sur toute une rue. « Mais c’est exceptionnel. La solution reste la prévention. La plus efficace doit être réalisée par les habitants eux-mêmes », souligne Pascal Boureau. Avec des idées simples comme déboucher les gouttières, ranger au sec ses pneus usagers, seaux et brouettes, vider deux fois par semaine les écuelles de pots de fleurs dans lesquelles on plantera au choix des géraniums, de la citronnelle ou du basilic, dont l’odeur fait fuir l’insecte.
Enfin, il est recommandé d’aérer ses intérieurs et porter des vêtements amples en soirée. Des gestes faciles et accessibles, mais qui pourraient devenir contraints, la mairie de Toulouse n’excluant plus de verbaliser les comportements favorisant les eaux stagnantes, avec des amendes pouvant aller jusqu’à 450 euros.
Grégoire Souchay
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site moustiquetigre.org ou contactez le service dédié de la mairie de Toulouse : 05 61 22 23 43
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