Jeudi 14 avril, les présidents des 3 conseils de développement (Codev) de l’aire urbaine toulousaine se sont réunis afin de réfléchir aux idées sur la mobilité et les déplacements. Une réflexion dans le cadre d’une révision du Plan de Déplacements Urbains mis en place en 2012 par Tisséo.
Par Antoine Vergnaud
« La question de la mobilité des déplacements doit sortir du débat sur la 3e ligne de métro », commence Marie-Christine Jaillet, présidente du Codev Toulouse Métropole, pour passer au travers des polémiques concernant le projet du maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc.
Pour cette réflexion, qui durera au moins jusqu’à fin 2017, deux points importants ont été soulevés: la question du périmètre, d’une part, « car la mobilité et un enjeu majeur pour tous et pour tous les territoires », affirme Marie-Christine Jaillet. « Si nos 3 Codev ont été approchés individuellement par Tisséo dans le but de cette réflexion, nous devons y travailler ensemble afin de prendre les bonnes décisions ». D’autre part, la présidente du Codev Toulouse Métropole insiste sur le fait que « cette réflexion doit associer l’ensemble des acteurs concernés : les sociétés de transports, les communautés, et les usagers ».
L’optimisation de l’usage des transports publics, par l’intermodalité notamment, est également préconisée par les présidents des 3 Codev, afin de couvrir les 500 000 déplacements supplémentaires par jour chaque année. Les 15 à 20000 nouveaux habitants qui arrivent sur la métropole tous les ans et génèrent ces nouveaux mouvements. Enfin, « il est important de lier la question des mobilités avec celle de l’urbanisation et de ramener la question des transports dans le débat public », rappelle Marie-Christine Jaillet. Elle indique aussi « qu’il faut avancer sur un plan rail métropolitain » (sur le modèle du RER francilien, NDLR) et souhaite que les autorités de transports « s’allient afin de travailler ensemble »
« Comment faire pour que le plan de mobilité soit géré dans l’intérêt global? »
Si Cécile Valverde, présidente du Codev Sicoval, soulève quant à elle la question du financement en ajoutant que « les ambitions passées ont toujours été bloquées par l’argent ». Rappelant que « les coûts d’emprunt n’ont jamais été aussi bas », elle affirme qu’un « projet partagé d’agglomération élargie, qui dépasserait les 3 collectivités » est nécessaire pour ce nouveau PDU version 2025-2030. « La compréhension des citoyens ainsi que des techniciens est un critère des plus importants », insiste Cécile Valverde.
Pour Etienne Morin, président du Codev Muretain, la question des déplacements quotidiens est « un point noir à résoudre pour demain, pour l’avenir de l’industrie toulousaine ». Il dénonce aussi deux problèmes majeurs : « Le SCoT (Schéma de cohérence territoriale) souffre de menaces d’éclatement. Et il y a une difficulté de gouvernance chez Tisséo, car il y a plusieurs communautés de communes. Comment faire pour que le plan de mobilité soit géré dans l’intérêt global? » Pour le président du Codev Muretain, la création d’un syndicat des transports en commun, comme le STIF en Île-de-France, est un travail « à commencer et à terminer ». Il ajoute aussi qu’il faudrait « améliorer la gouvernance SMTC-Tisséo afin de permettre à des territoires, comme Portet-sur-Garonne, de se développer ».
Les 3 conseils de développement ont donc soulevé de concert la nécessité d’une convergence autour de cette question de la mobilité, même « s’il y a des questions propres à chaque territoire », rappelle Marie-Christine Jaillet. Des éléments de réponse nous arriveront à l’automne 2016, lorsque les 3 Codev rendront un avis officiel sur le projet de PDU, arrêté par le SMTC.
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