ÇA CHAUFFE. Mesurer les concentrations de CO² partout sur la Terre, tel est l’enjeu du projet Microcarb. Ce satellite, essentiellement élaboré par le Cnes et Airbus Defence and Space, mobilise le savoir-faire scientifique toulousain pour recueillir des données plus précises et indépendantes que celles dont nous disposons déjà.
© CNESill.SATTLER OliverIl y a 22 000 ans, rejoindre la France et l’Angleterre à pied était encore possible. Mais depuis, l’augmentation des températures a généré une montée des océans de 120 mètres. Ces évolutions étaient alors naturelles, jusqu’à l’avènement de l’ère industrielle, dans les années 1800.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a démontré que toutes les transformations climatiques survenant depuis sont dues à l’activité humaine. « Plus précisément, à la combustion de matière fossile qui génère des molécules de CO² », explique François Buisson, chef de projet Microcarb au Cnes. C’est cette concentration dans l’atmosphère de gaz à effets de serre que les chercheurs mesureront en envoyant dans l’espace le satellite Microcarb, construit par Airbus Defence and Space.
Pour cela, « nous comparons le rayonnement solaire une fois réfléchi par la Terre à celui issu directement du soleil. Cela nous permet d’identifier le taux de particule de CO² qu’il a rencontré lors de son passage sur notre planète. Et donc, de déduire leur concentration en un lieu précis », détaille le scientifique.
Il existe des systèmes pour mesurer le CO² dans l’atmosphère mais ils sont généralement placés au sol, et en milieu urbain. « Microcarb permettra de disposer de données plus justes puisqu’il prendra en compte la totalité de la surface de la Terre, y compris les océans et les forêts. Ces chiffres seront également plus fiables que ceux fournis par les États eux-mêmes, puisqu’ils seront émis par un organisme indépendant », assure François Buisson.
Lancé en 2020, il restera en orbite durant 5 ans et fera 15 fois le tour de la Terre par jour pour transmettre ses données aux scientifiques qui travaillent sur les problématiques climatiques. Eux estimeront les endroits de la planète où le CO² est le plus concentré pour prédire notamment les évolutions de températures des années à venir. Ils espèrent ainsi assurer une certaineindépendance européenne en la matière. « Et avec le nouveau président américain, qui ne se préoccupe pas des questions climatiques, ce n’est pas plus mal », conclut le chef de projet.
La rédaction
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