SUSTENTATION. La Région s’intéresse de près aux foils. Placées sous une coque, ces petites ailes profilées permettent au bateau de planer au-dessus de l’eau. La Grande-Motte, pionnière en la matière, a été choisie pour accueillir un centre de développement de cette technologie qui révolutionne le nautisme.
Ils font voler les Formules 1 des mers de la Coupe de l’America comme les kitesurfs ou les planches à voile d’Argelès-sur-Mer. Dans le milieu, on ne parle que de foils : « Tout le monde cherche à voler ! », se réjouit Franck Citeau, entraîneur de l’équipe de France de catamarans. Ce dernier porte le projet “D’Archimède à Icare”, structure spécialisée dans les bateaux volants, à la fois laboratoire de recherche et centre d’entraînement, qui va s’installer à la Grande-Motte. Le site dispose d’un grand plan d’eau, où le vent du Nord souffle sur une mer d’huile, l’idéal pour des tests grandeur nature. Le soutien de la Région sera double. Financier puisqu’il pourrait s’élever à 1 million d’euros, soit 30 à 50% du budget global, mais aussi symbolique : « Nous avons besoin de cette caution des pouvoirs publics, qui donne une envergure internationale au projet et assure sa crédibilité », confesse Franck Citeau.
Le principe des foils est connu depuis longtemps. Il reprend celui de l’aéronautique, qui veut qu’un profil asymétrique (comme une aile), plongé dans un fluide (de l’air ou de l’eau), produise une poussée vers le haut. Mais jusqu’ici, les matériaux de fabrication des bateaux, trop lourds, empêchaient leur décollage. L’utilisation de composites comme la fibre de carbone change tout : « Son prix ne cesse de baisser, grâce à l’industrie aéronautique qui en consomme de plus en plus. Cela rejaillit sur toute l’industrie nautique », constate Vincent Dufour, chercheur à l’université de Montpellier et entrepreneur. Selon lui, la Région Occitanie a tous les atouts pour devenir une référence mondiale du secteur : « Nous avons des laboratoires spécialisés sur les briques technologiques nécessaires ou sur les systèmes de contrôle qui rendront cette technologie accessible à tous. » Il travaille en ce moment sur le bateau à moteur de demain : « Lui aussi volera. Comme il n’aura plus d’eau à pousser, un simple moteur électrique suffira à le faire avancer. » Et le chercheur de rêver à des supertankers volants, qui permettraient d’économiser des millions de barils de pétrole…
La rédaction
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Commentaires
Beuvelot le 04/11/2024 à 11:11
un lien ou site internet vers les activités décrites dans l'article ?
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La rédaction le 04/11/2024 à 10:26
Bonjour,
Vous retrouverez toutes les infos juste ici : http://cemediterranee.wixsite.com/cemediterranee
Très belle journée à vous.