La Ligue contre le cancer organise une conférence exceptionnelle, ce jeudi au Museum de Toulouse, pour remercier ses donateurs et louer l’excellence des scientifiques. L’occasion de revenir sur une décennie de recherches fructueuses en Haute-Garonne.
La Ligue contre le cancer soutient les chercheurs toulousains pour plus d’un million d’euros par an ©DR« 15 millions d’euros en dix ans, c’est énorme pour une structure privée », se réjouit Marie-Ange Léophonte, directrice de la Ligue contre le cancer en Haute-Garonne. Les dons reversés aux chercheurs durant cette décennie ont visiblement fait avancer la science : compréhension des mécanismes de résistance aux traitements de la leucémie ou du cancer du poumon, élaboration de nouveaux médicaments contre celui du sein, étude sur la sexualité après la maladie… « Des projets qui ont connu une grande accélération. Sans le soutien de la Ligue, certains n’auraient jamais vu le jour », confirme Julien Mazières, président du Conseil scientifique régional, pneumologue et oncologue au CHU de Toulouse.
La Ville rose est parmi les mieux dotées en la matière. La création du campus de l’Oncopole, inauguré il y a quatre ans, a décuplé les échanges entre les spécialistes : « On y trouve deux bâtiments principaux, l’un pour les chercheurs et l’autre pour les médecins. À cette échelle-là, c’est une combinaison unique en France. Auparavant, les efforts étaient beaucoup plus dispersés », ajoute-t-il. Les laboratoires toulousains sont notamment cités en exemple pour leur expertise en hématologie ou dans le suivi des patients sous immunothérapie. « Il existe également dans cette ville un lien fort avec les sciences humaines, qui permettent d’appréhender le contexte social du malade », poursuit Julien Mazières.
Les projets bénéficiaires des fonds de la Ligue contre le cancer sont sélectionnés, après appel d’offres, par un conseil scientifique d’une quinzaine d’oncologues, de spécialistes d’organes, de chirurgiens ou de statisticiens. En fonction de leur pertinence, de leur originalité, et de manière à couvrir le plus large spectre de la cancérologie. « Les dotations aident les lauréats à compléter leur équipement ou à embaucher un technicien supplémentaire. À faire avancer leurs programmes », indique le professeur. Des organismes publics, comme le CNRS ou l’Inserm, assurant en amont l’essentiel des besoins financiers.
Recherche fondamentale, au cœur des laboratoires, ou clinique, au chevet des patients, voire humaine et sociale pour améliorer leurs conditions de vie… Les domaines soutenus par la Ligue sont multiples : « Nous agissons sur tous les fronts de la maladie. Cela fait partie de nos missions statutaires, nous nous y sommes engagés. C’est la raison pour laquelle nous avons le droit de recevoir des fonds et ce sur quoi nous devons les dépenser », précise Marie-Ange Léophonte. Le montant annuel d’un don en Haute-Garonne atteint 38 euros en moyenne, une somme honorable qui augmente régulièrement. En revanche, le nombre des donateurs baisse dangereusement : « C’est une tendance nationale, que l’on commence à vraiment ressentir cette année », déplore la directrice départementale, qui lance un nouvel appel à la générosité de tous pour que « puissent se concrétiser les belles idées des chercheurs toulousains ».
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