Alain Toppan est maire de Cornebarrieu depuis les élections municipales de 2014. Auparavant membre de l’équipe de Gilles de Faletans, son prédécesseur, depuis 2008, il a piloté l’agenda 21, la valorisation et la protection du patrimoine communal en tant qu’adjoint.
Cher Père Noël,
Ma lettre t’arrive un peu tôt, mais je dois te parler du pôle culturel que l’on construit en ce moment.
Cornebarrieu, tu le sais, a, depuis longtemps, développé et soutenu des actions culturelles : école de musique, médiathèque, théâtre, concerts à l’église, conférences, cabaret, etc.
Un des leviers, dans le domaine du social, que la commune et ses conseils successifs, utilisent, avec un choix politique clair et qui s’accompagne de la gratuité pour les concerts et conférences. Et ce qui devait arriver arriva : le besoin d’agrandir la médiathèque pour son millier d’adhérents (ou peu s’en faut !) et de créer une salle des fêtes et de spectacles pour tous.
Un projet se fit jour, un concours d’architecte, un choix volontairement porté vers une haute qualité environnementale et un lauréat exceptionnel : Philippe Madec pour un bâtiment tout aussi exceptionnel.
Cornebarrieu, c’est au bout des pistes de Blagnac, une grande partie du territoire en zone de bruit et inconstructible pour des logements. C’est aussi, à 13 km du Capitole, une commune qui accueille des habitants qui se pressent dans la Métropole et une ZAC des Monges Croix-du-Sud qui fait face au village ancien et à son église, le choix d’un autre grand architecte : Bruno Fortier.
Où placer le Pôle culturel mieux qu’entre centre ancien et ZAC, pour tisser du lien social et à proximité des écoles pour que nous enfants aient une tête bien faite ? Un cadre de verdure exceptionnel, un parc voisin pour les enfants et une rivière à proximité : l’Aussonnelle et ses haies d’arbres.
« Comment arrêter un projet sur la base d’un document qui n’a été fourni à la commune ? »
Un permis de construire déposé en octobre 2013, une modification spécifique du PLU de Toulouse Métropole deux mois plus tard et un permis signé le 4 juillet 2014, en conformité avec les textes en vigueur et particulièrement la Cartographie Informative des Zones Inondables (CIZI). Partiellement en zone d’aléas faibles à moyens, le plancher du Pôle est à 65 cm au-dessus des plus hautes eaux connues ; tu ne risqueras pas d’y mouiller tes bottes.
L’Etat ne l’entend pas de cette oreille et le 27 septembre 2014, 3 jours après la fin du délai de recours, me demande le retrait de ce permis, car dans le Plan de Prévention du Risque Inondation en cours d’élaboration, une partie du bâtiment se situe dans une zone d’aléa moyen à fort. Ce document, non opposable, a été produit en septembre et présenté à la commune le 12 novembre 2014.
Comment arrêter un projet, ou retirer un permis sur la base d’un document qui n’a été fourni à la commune, sous une forme provisoire, que 4 mois après la signature du permis ? Le PPRI, si tout va bien, sera validé fin juin 2016 !
L’État a introduit un recours devant le Tribunal administratif pour faire annuler le permis, puis un référé suspension qui a été jugé irrecevable la semaine dernière. Nous attendons tous, sereinement, le jugement sur le fond.
Cher Père Noël, je voudrais une boule de cristal à Noël 2016. En fait, si tu peux m’en amener beaucoup, je les offrirai à tous mes amis maires pour leur éviter de subir les incohérences des services de l’État et le dérangement de ses calendriers. Et, s’il te plait, depuis que je sais que la mère Ubu faisait pression sur le père Ubu pour se procurer un parapluie, pourrais-tu m’en porter un, il paraît que c’est un fétiche pour certains…
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