À l’occasion de la Conférence intercommunale du logement, les militants du Dal 31 ont demandé l’organisation d’un référendum local sur l’encadrement des loyers. Une mesure dont l’association démontre l’urgence via un rapport accablant sur la politique menée dans la métropole toulousaine.
Une dizaine de militants de l’association Droit au logement 31 se sont rassemblés aujourd’hui devant le siège de Toulouse Métropole où se tenait la Conférence intercommunale du logement (Cil). Objet de l’opération : réclamer l’organisation d’un Référendum d’initiative citoyenne (Ric) sur l’encadrement des loyers. « Le logement est au cœur des questions de précarité et d’inégalités soulevées par le mouvement des Gilets jaunes, tout comme la représentation démocratique à travers le Ric. Nous connaissons la position de la mairie sur l’encadrement des loyers mais nous souhaiterions savoir ce qu’en pensent les Toulousains », lance François Piquemal, porte-parole du Dal 31.
Expérimenté à Paris et Lille, l’encadrement des loyers a été jugé positif par de nombreux acteurs et une trentaine de communes ont fait part de leur volonté de le mettre en place. Mais le Dal veut aller encore plus loin. Selon l’association, les prix de l’immobilier ont augmenté de 200 % en 20 ans et où la hausse a été plus forte qu’à Paris en 2018. C’est donc un encadrement à la baisse qu’elle réclame. « Aujourd’hui, le budget consacré au logement peut atteindre 40%, voire 50 % des revenus en zone urbaine. Encadrer est un minimum, mais il faut surtout les faire redescendre petit à petit à des niveaux décents qui ne doivent pas excéder 25 % des ressources », poursuit François Piquemal.
« Il faut faire redescendre les loyers à des niveaux décents »
Pour appuyer sa requête, l’association a élaboré un rapport détaillé sur la politique du logement de Toulouse Métropole. Consultable sur la page Facebook du Dal 31, ce dernier fait état d’une inadéquation de plus en plus criante entre l’offre et la demande. « Sur les 33 000 dossiers en attente, trois-quarts concernent des habitats destinés aux ménages disposant des revenus les plus faibles. Or cette catégorie de logements ne constitue qu’un tiers de la construction sociale sur le territoire de Toulouse Métropole », précise Marine, militante du Dal 31. Le rapport montre également que seulement 3 % des attributions concernent la tranche des revenus les plus modestes (de 0 à 450 euros) alors qu’elle représente 11 % de la demande globale.
Autre motif d’inquiétude, la répartition géographique des demandeurs de logements sociaux. Les plus démunis semblent ne pas avoir accès à certains quartiers pourtant pourvus de HLM. Sans surprise, ceux de l’hyper-centre mais aussi de Saint-Aubin, la Concorde, Patte-d’oie, la Cartoucherie ou Saint-Cyprien. « Dans certains secteurs, il n’y a eu aucune attribution en faveur d’un demandeur sous le seuil défini par arrêté préfectoral (qui correspond aux 25 % des demandeurs aux revenus les plus faibles, ndlr) », observe le rapport. « On est de train de vider certaines zones de leurs habitants historiques au profit du business du tourisme », dénonce François Piquemal.
Interpellé durant la Conférence intercommunale du logement, Franck Biasotto, l’adjoint au maire en charge du logement qui avait qualifié dans la presse l’encadrement des loyers de mesure « contre-productive, néfaste et dangereuse », a sans surprise rejeté la proposition de référendum.
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