Préserver. Kader Arif, député de la dixième circonscription de Haute-Garonne, propose la mise en place d’un Conseil économique, social et environnemental, où les acteurs du canal du Midi peuvent se regrouper pour penser ensemble. Il est entouré des clubs économiques «Toulouse au fil de l’Ô» et «Haute-Garonne au fil de l’eau».
Par Amélie Phillipson
Construit au XVIIème siècle pour relier l’océan Atlantique à la mer Méditerranée, le canal du Midi est au cœur du patrimoine du Sud Ouest de la France. Depuis 1996 et grâce à Dominique Baudis, il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Selon Kader Arif, c’est «un trait d’union entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, un lien culturel, économique et historique». Il est incontournable, donc, dans l’imminente fusion des deux régions. «Il faut réfléchir à comment faire valoir le patrimoine et refaire du canal du Midi un lieu de partage, tout en le protégeant. On veut éviter de le bétonner».
Aujourd’hui, le canal est géré par une administration, l’ONF Sud Ouest (Office Nationale des Forêts). L’idée avancée par le député est de déplacer cette gestion afin que les élus soient des éléments moteurs, et que le Canal devienne réellement un lien structurel pour la nouvelle région. «Il faut entamer le débat», selon Valérie Piganiol, présidente de Toulouse au fil de l’Ô, «rassembler les élus, les professionnels, les associatifs et les acteurs environnementaux» autour d’un intérêt commun. «Il nous faut une gouvernance unique qui doit être pluridisciplinaire, une instance permettant aux uns et aux autres de se retrouver».
Cette instance, un Conseil économique, social et environnemental, doit donc organiser la réflexion pour faire avancer certains dossiers. Les défis et les menaces qui pèsent sur le canal du Midi sont nombreux. On y trouve notamment l’aménagement des abords, pour lequel «il faut trouver des sources de revenu. Le budget ne peut pas venir entièrement de l’Etat, et on ne peut pas compter que sur le mécénat», avance Valérie Piganiol. «Le canal doit devenir un lieu de balade, mais aussi de ressources».
Le projet de reclassement au patrimoine mondial de l’Unesco est également objet de débat. En mai dernier, les élus du Lauragais se sont dits surpris de l’enquête publique lancée par l’Etat pour le classement du Canal et de son système d’alimentation. Selon eux, le projet est source d’inconvénients pour les agriculteurs et les communes.
Une autre question est celle des maisons éclusières. «Dans six mois, c’est l’hiver. Des gens dorment dans la rue, et l’Etat laisse ces maisons à l’abandon». Selon Valérie Piganiol, elles pourraient être une solution pour reloger des sans-abris, mais aussi pour installer commerces et artisans. Sans parler des problèmes de pollution ou de l’abattage des platanes à cause du chancre coloré, remis en cause par Kader Arif.
Le calendrier ? Une première réunion du conseil est prévue le 30 juillet prochain pour réfléchir à l’organisation du Conseil. Un groupe de travail qui devrait se réunir tous les mois. Le 17 octobre va se tenir une manifestation nautique rassemblant sportifs de haut niveau et sportifs du dimanche. Un premier pas dans la réflexion sur la revalorisation du Canal du midi.
La rédaction
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