Cohésion. L’Insee dévoilant les derniers chiffres de la pauvreté, met en exergue d’autres fragilités structurelles des quartiers prioritaires contre lesquelles lutte l’État à travers le nouveau programme de renouvellement urbain. Quelle en est la traduction concrète à Toulouse ?
Notre région est l’une des plus pauvres de France. C’est le constat fait par l’Insee dans sa dernière étude réalisée sur la nouvelle géographie prioritaire. 105 quartiers en difficultés sont recensés en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, dont 12 sur Toulouse. De nouveaux quartiers de la Ville rose ont intégré cette liste, « les critères ayant été élargis. Ils portent essentiellement sur les revenus fiscaux les plus bas », explique Franck Biasotto, adjoint à la mairie de Toulouse, en charge du logement, et président de la Commission habitat de Toulouse métropole. En effet, plus de 60 000 personnes résident dans ces quartiers qui affichent un taux de pauvreté de plus de 40%. Au Grand Mirail par exemple, la part des ménages imposés n’est que de 30.7. Pour désenclaver et travailler en faveur de ces quartiers, des contrats de ville nouvelle génération ont été mis en place, incluant des actions concrètes concernant la cohésion sociale, le cadre de vie et le renouvellement urbain, ainsi que le développement de l’activité et de l’emploi. À Toulouse, il a été signé en juillet 2015, mais un Nouveau programme national de renouvellement urbain, dont le protocole local a été signé vendredi, a vu le jour et concentre l’effort public sur les quartiers dits d’intérêt national, présentant les dysfonctionnements les plus graves, dont le Grand Mirail et Empalot font partie. Au vu des chiffres de l’Insee, certaines caractéristiques, comme l’offre inégale de logements sociaux, n’aideraient pas ces quartiers à évoluer. En effet, 80% d’entre eux y sont concentrés.
« Intéresser les primo-accédants aux quartiers prioritaires »
Pour y remédier, la loi Pinel impose de revenir à 50% pour favoriser la mixité sociale. « Notre intention est donc d’intéresser les primo-accédants. Pour cela, nous vendons les HLM de notre parc dans l’objectif d’initier cette mixité par le statut (propriétaire, locataire) », précise Franck Biasotto. De même, les loyers les moins chers se situent dans ces quartiers prioritaires, « il convient de mieux les répartir sur le territoire, ce sur quoi nous travaillons avec le Comité interprofessionnel du logement. Pour cela, nous avons besoin de la solidarité des communes de l’agglomération », rajoute l’élu. De même, la municipalité souhaite attirer l’implantation de nouvelles entreprises, en favorisant leurs conditions d’installation (infrastructures, loyers préférentiels…) et en leur demandant de privilégier les embauches de personnel issu de ces quartiers. Au Grand Mirail par exemple, où l’on compte plus de 7 500 demandeurs d’emplois, est prévu l’aménagement de pépinières d’entreprises à Bellefontaine et la Reynerie à l’horizon 2018. Là, la part de la population sans diplôme ou avec un niveau inférieur au Bac y est de 71.2 en moyenne. Le contrat de ville prévoit ainsi, en partenariat avec la CCI, de développer la formation, l’apprentissage en revalorisant les métiers manuels et l’artisanat.
Toutes ces actions doivent être coconstruites avec les habitants, directement associés à la démarche, comme l’impose le nouveau contrat de ville. « C’est pourquoi nous avons créé des Conseils citoyens, instance autonome composée de riverains, associations et entreprises du quartier qui nous aident à établir les priorités », conclut Franck Biasotto.
Liste des quartiers prioritaires
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