Président du club de football des Izards, Frédéric Mercadal vient de faire paraître Le sport contre la radicalisation. Un ouvrage dans lequel il rappelle la dimension sociale du sport amateur tout en réhabilitant l’image de son quartier de toujours.
® Franck AlixC’est au lendemain d’une finale de la Coupe du monde remportée par la France, celle de 1998, que Frédéric Mercadal s’est investi dans le football. « Il y avait un tel élan que j’ai décidé de donner un coup de main au club du quartier de mon enfance ». Plus qu’un simple éducateur sportif, celui qui préside le club des Izards depuis 12 ans se considère comme un lanceur d’alerte : « Nous sommes aux premières loges des difficultés sociales dont souffrent les habitants. »
Aujourd’hui négociant en automobiles, Frédéric Mercadal n’a jamais quitté son quartier. Il y a tenu une sandwicherie appelée Le Ballon d’Or puis s’est battu pour qu’une régie de quartier y voie le jour. Et c’est avant tout pour lutter contre les clichés qu’il a écrit son livre “Le Sport contre la radicalisation” : « Quand on vient des Izards, c’est difficile de se faire entendre. J’ai voulu montrer à travers une série de portraits qu’il y a aussi de belles réussites. »
Dans son parcours, l’homme a croisé la route d’un nom resté tristement attaché aux Izards. Il connaît bien la famille Merah et a pris Mohamed sous son aile, que ce soit au club ou dans sa sandwicherie. « C’était un jeune comme beaucoup d’autres, qui avait un pied dans la petite délinquance. À un moment donné, il a eu l’envie de se ressaisir, mais des portes se sont fermées. On a loupé le coche », témoigne Frédéric Mercadal.
Depuis plusieurs années, il tente d’ériger le sport en rempart contre la radicalisation. Avec la complicité de Daniel Cohn-Bendit, qui a préfacé le livre, il a notamment emmené trente enfants des Izards visiter le musée juif de Bruxelles. « Ils étaient émerveillés, cela leur donne un autre son de cloche que ce qu’ils entendent d’ordinaire. Et l’an dernier, nous avons accueilli en retour des étudiants juifs aux Izards. »
Dans ce combat, le bénévole assure parfois se sentir seul. Le club des Izards s’est vu retirer une partie importante des subventions qui le font vivre et n’a plus le droit d’utiliser son terrain d’entraînement. « On a l’impression que notre travail n’est pas reconnu. C’est très frustrant, les jeunes se sentent exclus. On ne retient pas les erreurs du passé. »
Commentaires
Dagincourt le 09/10/2024 à 08:28
Très bel ouvrage, plein d'histoires et de personnages attirant.
Un bel hommage à un quartier riche de sa diversité