ENGAGEMENT – Candidat aux élections municipales de 2014, Ahmed Chouki est consultant indépendant chez Airbus. Il entend agir sur la vie des gens dans les quartiers populaires notamment grâce à son club de futsal.
// Par Émilie Lopes
©DRPhilippines, Colombie, Russie… Ahmed Chouki a voyagé aux quatre coins du monde, mais c’est au pied des tours du Mirail, le quartier dans lequel il a grandi, qu’il a annoncé en 2014 sa candidature aux élections municipales, pour aller au-delà du terrain associatif et côtoyer les politiques, en représentant le territoire dans lequel il vit encore.
Si la campagne fut intense, il en garde aujourd’hui un bon souvenir. « Cela a été très difficile, car nous sommes partis très tard en campagne et nous avions un budget ridicule. Mais en deux mois, nous avons quasiment fait 2 %. C’est un score honnête. La prochaine fois peut-être, si je me lance avec d’autres, on fera beaucoup mieux. »
Pour lui, l’image des quartiers ne dépend pas uniquement des politiques, mais plutôt des médias. « S’ils se focalisaient un peu sur ce qui se fait de bien dans les territoires au lieu de nous ressasser des éléments appelant aux angoisses les plus profondes de la société, beaucoup de choses iraient mieux en termes d’image des quartiers ».
Il insiste aussi sur l’importance de changer les mentalités. « Quand j’étais au lycée dans les années 1990, notre professeur d’histoire nous avait lu un manuel que les députés et sénateurs avaient étudié durant leur scolarité. Dans ces livres, les capacités intellectuelles des ‘’races’’ étaient définies par leur morphologie. Le blanc restait l’être supérieur. Ceci est encore ancré dans la tête de bien des personnes ».
Et d’ajouter : « Concrètement, il y a bien longtemps que les quartiers changent de visage, que les populations s’émancipent, qu’elles progressent, qu’elles occupent de plus en plus d’espace dans des sphères autres que celles des faits divers, comme le sport, la culture, l’économie, etc. »
Au-delà de l’image, lui veut agir pour changer la vie des gens. De plusieurs façons, mais d’abord grâce à son club de futsal, l’UJS Toulouse. « Une personne à plein temps s’occupe des jeunes. Notre leitmotiv, c’est de ne laisser aucun adhérent sans diplôme ni travail. C’est dur, mais nous créons des passerelles avec des sociétés ou des organismes de formation. Le salarié du club gère aussi les problèmes administratifs de nombreux membres ».
Mais l’action d’Ahmed Chouki ne s’arrête pas là. Il confie aider toutes les amies de sa mère administrativement. « On oublie souvent le problème des seniors immigrés », regrette-t-il. « Il faut aussi que les gens qui ont réussi dans la vie aident ceux qui débutent. C’est ce que j’essaie de faire avec d’autres. » Il cite notamment Salah Amokrane, qui vient d’être investi par EELV pour les prochaines élections législatives.
BIO
Titulaire d’un master de finance et de système d’information, Ahmed Chouki travaille aujourd’hui dans le conseil pour Airbus. Ses missions l’ont notamment emmené en Colombie, Philippines, Espagne, Maroc, Russie, Suisse, etc.
La rédaction
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