A la clinique Pasteur (Toulouse), des robots ont pris leurs fonctions auprès des patients. Devenus les bras droits des praticiens, ils dessinent un nouvel avenir pour la médecine.
Grace à la présence d’un robot en cardiologie interventionnelle, l’angioplastie est révolutionnée ( crédit: Kenza Gdx )Son nom est “Corindus” et il a débarqué il y a trois semaines à la clinique Pasteur, à Toulouse. Depuis l’arrivée de ce robot nouvelle technologie, le service de cardiologie interventionnelle a pris un tournant. Et plus particulièrement les angioplasties coronaires, qui consistent à traiter une artère rétrécie à l’aide d’une sonde munie d’un ballon gonflable. Réalisées par voie percutanée, ces opérations nécessitent généralement la pose d’un stent, un petit ressort. A Pasteur, le processus est désormais réalisé à distance par le praticien. Et le premier à avoir pratiqué une angioplastie robotisée est le Dr Fajadet, à l’initiative de ce développement. Une première européenne.
Depuis, anesthésistes, infirmières et praticiens ont été formés, et semblent conquis. Face aux écrans d’imagerie, ils guident le robot depuis la salle de commande au moyen de manettes. Ce dernier reproduit ainsi les gestes du professionnel sur le patient. « C’est toute une pratique qui change ! C’est simple, fluide et facile d’utilisation » indique Bénedicte Liberos, responsable hémodynamique du bloc de cardiologie interventionnelle à la clinique Pasteur. Exit le tablier de plomb, « le praticien n’est plus exposé aux rayons X ». Les patients, placés sous anesthésie locale, ne semblent pas non plus appréhender l’opération robotisée. Et pour cause, « il n’y a pas de risque pour le patient », la machine reste sous le contrôle du praticien et ne peut agir en autonomie. Depuis son arrivée, “Corindus” a déjà déjà été utilisé pour une quinzaine d’interventions…
En plus de son « robot cardiologue », la clinique Pasteur a également investi dans un robot chirurgical. Il est destiné servir de bras droit dans plusieurs services tels que la gynécologie, l’urologie la chirurgie digestive ou encore thoracique. « Nous prenons une orientation forte en investissant dans la technologie médicale robotisée. Il nous parait indispensable en médecine, de toujours être à la pointe de la technologie, et la robotique en fait partie » explique Dominique Pon, directeur général de la clinique Pasteur.
De nouveaux bijoux technologiques devraient donc franchir les portes de la cliniques dans un avenir proche. Pour Dominique Pon, les robots sont une véritable plus-value pour le domaine médical, et il compte bien les mettre au service des patients de la clinique. « Nous utilisons les robots comme des outils. Des outils plus sophistiqués, plus stables, plus fiables mais aussi plus précis, ce qui ne peut que profiter aux patients » ajoute-t-il.
A l’heure ou la technologie tend à être omniprésente, le robot pourrait-il un jour remplacer le chirurgien ? Ce n’est pas l’avis de Benedicte Liberos. « Bien que le milieu devienne de plus en plus numérique, il est indispensable de garder l’humain et le patient au centre. On travaille sur de l’humain donc il faut impérativement garder un contact humain ». Néanmoins, une grande marge de progrès est à prévoir d’après le Dr Bonfils, cardiologue à la clinique. « C’est une médecine d’avenir qui tend à plus de précision encore. Il faut patienter et continuer à développer la robotique dans ce domaine en gardant le contact humain. Si les robots se font encore timides dans le milieu, à Pasteur il n’y a aucun doute : il s’agit d’un grand pas pour la cardiologie interventionnelle ».
Kenza Gros Desormeaux
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