Carrément Gers, une coopérative qui regroupe 300 producteurs, s’installe sur le Marché d’intérêt national de Toulouse, le cœur de l’approvisionnement alimentaire de la ville.
Il faut s’imaginer un immense marché bio, destiné aux professionnels. Carrément Gers est une coopérative qui fédère 300 producteurs gersois de légumes, vins, viandes, miel, fromages et bières, dont une partie est labellisée Agriculture biologique. Ils vont les distribuer via le Marché d’intérêt national Toulouse-Occitanie, le deuxième plus important de France après celui de Rungis.
« Non seulement nous allons bénéficier de toute la logistique du MIN, ainsi que des conseils de professionnels comme ceux des grands chefs qui travaillent ici, mais surtout, nous toucherons les grossistes, les traiteurs, les jeunes pousses ou les organismes publics », liste Aurélie Baylac, viticultrice et cofondatrice de cette scop. Des commerces de proximité aux 80 000 repas servis quotidiennement dans les écoles toulousaines, les perspectives sont alléchantes.
Le projet a vu le jour grâce au contrat de réciprocité entre le Pays Portes de Gascogne (environ un tiers du département du Gers) et la Métropole toulousaine, dont un volet est consacré à l’accélération et à la valorisation des produits locaux. Un domaine dans lequel les subventions publiques sont souvent indispensables. « Nous sommes partis du constat que le Gers produit et nourrit, alors que Toulouse mange et manque de denrées en circuits courts. Par exemple, les trois-quarts de la viande que nous consommons proviennent d’Allemagne. Nous voulions que cela change », illustre Maguelone Pontier, la directrice du Grand marché.
La coopérative est hébergée via des baux d’un mois et un loyer allégé pendant trois ans, « afin de partager les risques » de cette aventure alimentaire. Carrément Gers prendra ses quartiers au Marché d’intérêt national de Toulouse un peu avant décembre, le mois de la bonne chère.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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