Forgerons, marqueteurs, tanneurs, potiers ou ébénistes… Le collectif d’artisans Wecandoo propose 65 ateliers d’initiation dans la région de Toulouse. L’occasion de découvrir un métier et de créer un objet soi-même, de A à Z.
Fabriquer des saucisses de Toulouse, de la mozzarella ou une mosaïque de bijoux, passer deux jours dans la peau d’un céramiste, brasser sa propre bière ou changer de la roche en acier… Le collectif d’artisans Wecandoo propose 65 ateliers dans la région toulousaine. « L’idée est de partager leurs savoir-faire et d’initier le grand public. Avec comme fil conducteur la notion de transformation d’une matière première en un produit fini », présente Chloé Keryhuel une des responsables de cette start-up qui préfère le “Do it together” au “Do it yourself”. Chaque participant repart en effet avec un objet qu’il a entièrement fabriqué, aux côtés d’un professionnel expérimenté. « Cela permet de retrouver ses capacités créatives, de découvrir comment les objets sont faits, de manière locale et responsable. Et de se laisser embarquer quelques heures dans l’univers d’un passionné », ajoute Chloé Keryhuel.
De leurs côtés, les artisans gagnent en visibilité. « Ils ont besoin de se connecter à une nouvelle clientèle mais n’ont pas toujours les moyens de le faire, notamment en termes de digitalisation. Il est difficile pour des acteurs indépendants de se faire connaître. D’autant plus que nous avons perdu l’habitude d’aller acheter des objets au coin de la rue », poursuit-elle. Lancée il y a un an dans la Ville rose, la formule connaît un réel succès. Malgré les deux confinements, qui ont contraint les ateliers à fermer, 1 600 ont pu se dérouler en 2020, dont près des deux tiers avaient été l’objet d’un cadeau. « Cela a beaucoup fonctionné pendant les fêtes de Noël. Les gens ont eu une démarche solidaire avec les commerçants locaux », estime la responsable.
Une vingtaine de collaborateurs de Wecandoo passe son temps à chercher des artisans et imaginer de nouveaux ateliers, partout en France, où le collectif compte 800 membres après quatre ans d’existence. « Ce sont eux qui créent l’offre et permettent de vivre des expériences inédites. Les gens ne s’imaginent pas qu’il est possible de passer son après-midi aux côtés d’un forgeron ou d’une créatrice de parfum », lance Chloé Keryhuel. Elle souligne que des métiers oubliés sont par la même occasion remis sur le devant de la scène, comme la marqueterie de paille ou de rotin… La start-up souhaite à présent « développer de nouveaux formats plus immersifs, autour du terroir ». Avec par exemple des séjours chez des agriculteurs, toujours au plus près de la matière première.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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