Basée au Grand marché de Toulouse (Min), Bocal en boucle propose aux entreprises des repas bio livrés dans des bocaux consignés. Un concept imaginé par une jeune femme d’origine brésilienne, qui s’est beaucoup inspirée de son pays natal.
Salades composées l’été, plats chauds l’hiver. Tout juste installée au Grand marché de Toulouse (Min), la jeune pousse Bocal en boucle assure la livraison en entreprises de plats cuisinés bio, dans des bocaux consignés. Une formule zéro déchet imaginée par une jeune femme d’origine brésilienne, qui a découvert la France et Toulouse il y a une dizaine d’années. « J’apprenais le français à la fac du Mirail, tout en étant vendeuse dans un magasin de prêt-à-porter. La pause déjeuner durait seulement 40 minutes et je n’avais pour repas que des sandwichs avalés à la va-vite. C’était un problème pour mes collègues et moi. C’est alors que j’ai commencé à m’interroger sur le sujet », raconte Gilmara Gabriel. Fille de commerçants à Sao Polo, elle se dit « entrepreneuse dans l’âme. »
C’est en retournant dans sa ville natale, en 2017, qu’elle a eu le déclic. « En complément de son travail, l’un des membres de ma famille vendait des plats faits maison dans des pots… en plastique ! J’ai trouvé cela intéressant et j’ai voulu adapter l’idée, en y intégrant des exigences environnementales », explique Gilmara Gabriel. Et il n’a pas été simple pour elle de mettre en place le système de consigne des bocaux en verre, « qui était courant il y a quelques dizaines d’années, mais qui s’est complètement perdu ».
Par ailleurs, une expérience de secrétaire auprès d’une diététicienne lui a donné le goût de l’alimentation saine et équilibrée. Ce n’est donc pas non plus un hasard si les plats qu’elle propose sont préparés, par un chef, dans la cuisine du Min, à partir de produits frais et bio directement issus du carreau des producteurs. Bocal en boucle est ainsi certifiée du précieux label “Agriculture biologique” d’Ecocert. Une entreprise qui fait d’ailleurs désormais partie de sa demi-douzaine de clients, tout comme Latécoère.
Paradoxalement, la crise sanitaire a offert de nouvelles opportunités à Gilmara Gabriel : « Je propose une formule télétravail, qui permet aux salariés de se faire livrer, à leur domicile, leurs bocaux pour la semaine. Et des plateaux-repas pour les déjeuners clients ou les réunions de travail, afin de palier la fermeture des restaurants. » Surtout, elle a pu développer son concept de frigos connectés. Installés au sein de l’entreprise, les salariés n’ont plus qu’à y faire leur choix, en réglant avec leur carte bleue ou un ticket restaurant. Et Gilmara Gabriel n’a pas l’intention de s’arrêter là. Dès cette année, les effectifs de Bocal en boucle devraient passer de 3 à 9 salariés, dont plusieurs en insertion, car la jeune femme sait « à quel point il est difficile de trouver un premier travail ». Pour 2022, elle souhaite développer son entreprise à l’échelle nationale, « juste pour pouvoir continuer d’écrire cette jolie histoire », conclut-elle.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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