Réseau solidaire local à destination des personnes sans domicile déjà présent à Paris, Lyon ou Bordeaux, Le Carillon s’installe à Toulouse. Il propose aux commerçants d’ouvrir leurs portes pour permettre à ceux qui en ont besoin de bénéficier gratuitement de petits services tels un verre d’eau, une trousse de secours, une prise électrique ou des toilettes. Une quinzaine de vignettes représentant les services en question, en blanc sur fond bleu, tiennent ainsi les SDF informés des différentes prestations offertes par les commerçants volontaires, comme recharger son téléphone, accéder à Internet, passer un appel d’urgence ou simplement entrer pour discuter un moment. 25 magasins sont concernés à Toulouse : 22 dans le quartier de Saint Cyprien et trois dans celui de Saint Aubin et Marengo. « L’idée est de pouvoir développer le réseau dans toute la ville », indique Morgane Pagès, directrice de La Cloche Toulouse, l’association à l’origine de l’initiative. « Notre démarche se base sur le lien social. Le but est d’impliquer autant les commerçants que les habitants et les personnes sans domicile ». Le Carillon encourage ainsi ces derniers à devenir ambassadeurs. Ils peuvent alors sensibiliser le voisinage sur la manière d’aborder les SDF ou diffuser l’information auprès de leurs compagnons d’infortune et les inciter à pousser la porte d’une boutique.
L’Association départementale d’entraide des personnes accueillies en protection de l’enfance de Haute-Garonne (Adepape 31) est une organisation fondée il y a plus de 80 ans par des pupilles de l’État. Des ‘’enfants de la Ddass’’, comme ils se nomment eux-mêmes, qui ont eu la chance de s’en sortir et souhaitent accompagner à leur tour les jeunes majeurs quand ils perdent, parfois brutalement, le droit aux mesures de protection de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). « Il y a un manque de préparation à la transition. On ne peut pas dire à des enfants, du jour au lendemain : “Maintenant tu as 18 ans donc, tu es autonome” », déplore Claude Le Merrer, vice-président de l’association et lui-même ancien pupille. Composée de bénévoles, la structure aide les jeunes qui viennent à leur rencontre à gagner leur indépendance. Coup de pouce pour accéder à un logement, complément de bourses pour les études, banque alimentaire, financement du permis de conduire ou de soins médicaux, les champs d’action sont nombreux. Les relations humaines sont au cœur de ce projet solidaire qui affirme apporter le même soutien qu’une famille. « Les bénéficiaires ont notre numéro de téléphone personnel. La porte ne se ferme jamais », assure le bénévole. Trois jours par semaine, une permanence offre la possibilité à des jeunes en difficulté, sur simple présentation d’un document attestant de leur parcours au sein de l’ASE, de trouver une oreille attentive et compréhensive.
adepape31.wixsite.com/adepape31
Réparer, louer ou acheter une voiture à moindre prix. Le Garage pour tous s’est donné pour mission de lutter contre l’exclusion sociale des personnes à faibles ressources. « Nos services s’adressent à celles et ceux qui ont des difficultés économiques, afin qu’ils ne restent pas bloqués », confirme Raymond Gleyses, le président de l’association. Il y a huit ans, plutôt que de partir à la retraite, cet ancien carrossier et chef d’atelier s’est lancé dans l’aventure solidaire, soutenue financièrement par la mairie de Toulouse. Grâce à elle, les tarifs du Garage pour tous défient toute concurrence, à moins de 40 euros l’heure de main d’œuvre. « Il s’agit d’un secteur non marchand de l’automobile », précise Raymond Gleyzes.
En 2018, en partenariat avec le Fonds d’action sociale du travail temporaire, l’homme a mis en place un système de location de voiture à cinq euros par jour pour les intérimaires : « Ils peuvent passer par leur agence ou venir directement chez nous avec leur contrat de mission », explique Raymond Gleyses, qui met à disposition un parc de 20 véhicules.
L’association compte depuis sa création plus de 2 700 adhérents, dont près des deux tiers bénéficient de minima sociaux. Surtout, le Garage pour tous accueille en permanence une vingtaine de salariés en insertion, dont plus de la moitié retrouve ensuite un emploi ou s’engage dans une formation diplômante.
La société SAS du Volvestre, créée par l’Association des jeunes handicapés (AJH) de Lahage, près de Rieumes, a été conçue comme une passerelle entre le milieu médico-social et celui de l’emploi. En avril 2018, elle a racheté le RestÔ des Lacs à Peyssies (Haute-Garonne) pour permettre à ses bénéficiaires d’accéder au monde du travail. Du dressage à l’encaissement, huit personnes handicapées sont salariées dans cette cantine populaire. « Dans le cadre du parcours de professionnalisation, nous avions mis en place un restaurant d’application, une fois par mois, qui a donné envie à certains d’exercer dans ce secteur. Or, comme il s’est avéré compliqué de trouver des employeurs, nous avons décidé de fonder la structure nous-mêmes », raconte Florence Pena, monitrice principale d’atelier, à l’origine de ce programme unique avec Didier Gaillard, le directeur. L’intérêt de l’initiative est ainsi de démontrer que, dans un secteur en tension, soumis au turn-over, s’ouvrir aux travailleurs handicapés peut être une solution fiable. Tandis que ces derniers gagnent en autonomie dans un environnement qui ne les stigmatise plus. Forte de son succès, la structure compte lancer un deuxième restaurant à Rieumes et envisage une activité de traiteur à base de produits bio et locaux. Toujours afin d’offrir davantage de débouchés aux travailleurs handicapés et de faire reculer les préjugés.
www.esat-ajh.fr/le-resto-des-lacs-peyssies
L’association Sens dessus dessous veut rendre le 7e art accessible à tous. Ses membres bénévoles réalisent des versions de films pour sourds et malentendants (VSM), un sous-titrage particulier qui permet d’intégrer les bruits, la musique ou les dialogues hors champ, grâce à un code couleur. « Nous nous sommes fixés trois missions : adapter les films, développer et diffuser le cinéma “pi sourd”, c’est-à-dire des productions dont le thème est en rapport avec la culture sourde ou qui sont réalisées par des sourds et, enfin, multiplier les espaces de rencontre et d’expérimentation entre sourds et entendants autour du cinéma », détaille Corentin Charpentier, le président de l’association. Celle-ci se charge aussi de la création de supports de communication en langue des signes et prodigue des conseils logistiques. « Nous espérons d’abord faire germer chez les sourds l’idée que le cinéma leur est ouvert, afin qu’ils puissent s’approprier une vraie culture cinéphile », insiste Corentin Charpentier. Ce dernier milite également pour que des interprètes soient présents durant les festivals, notamment lors des rencontres avec les réalisateurs ou les invités. Sens dessus dessous accompagne ainsi des événements comme Cinélatino, les soirées mensuelles des Vidéophages ou le festival Résistance de Foix.
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