Depuis quelques années, trottinettes électriques, gyroroues et autres engins de déplacement personnel colonisent doucement mais sûrement les rues de Toulouse. Chez Mobility Urban, les amateurs de nouvelles mobilités trouvent conseils et initiation.
En saisissant pour la première fois le guidon de la trottinette électrique flambant neuve qu’il vient tout juste d’acquérir, Nathan, grand gaillard de 22 ans, a la mine réjouie. « C’est la deuxième que j’achète en deux mois ! », confie-t-il d’emblée. Souci technique ? Début d’une insolite collection ? « La première était pour moi, celle-ci est pour mon associé », corrige-t-il.
Dirigeant d’une société de nettoyage qui compte de nombreux clients en centre-ville, le jeune homme en avait assez des allées et venues chronophages en voiture ou en transports en commun. « Je songeais depuis longtemps à m’en acheter une. Les fortes chaleurs de ces dernières semaines ont rendu les trajets en métro vraiment pénibles. Cela m’a incité à sauter le pas. » Au début de l’été, il est ainsi allé chez Mobility Urban, une boutique spécialisée dans les véhicules électriques légers, installée depuis 2012 sur la place du Parlement.
Ici, pas question d’orienter le client vers un engin standard. « Chacun arrive avec des besoins particuliers. À nous de trouver ce qui y répondra le mieux. Par exemple, pour ceux qui prennent le métro afin de se rendre au travail et souhaitent faire les derniers kilomètres en trottinette, nous avons des modèles qui pèsent moins et qui sont donc facilement transportables. Par contre, nous conseillons des appareils plus confortables et avec une meilleure autonomie à ceux qui ont plus de route à faire », indique Bérengère Benoit, codirecteurs de l’enseigne. Nathan s’est ainsi vu proposer un modèle intermédiaire, qu’il a pu essayer devant la boutique. Un coup de cœur ! Et 1400 kilomètres plus tard, le jeune entrepreneur ne regrette pas son achat. « Je ne perds plus de temps dans les embouteillages ou en me rendant à pied à une station de métro. Ce sont deux heures d’économisées chaque jour ! », affirme-t-il.
L’aspect ludique compte beaucoup. « Cet engin a une pêche incroyable, je ne m’y attendais pas », poursuit-il, démonstration à l’appui. Passant devant la vitrine d’un salon de coiffure, le jeune homme suscite la curiosité d’une cliente qui sort immédiatement et vient à sa rencontre : « J’en voudrai une exactement comme celle-ci pour mon anniversaire. Dans le centre, tous les stationnements sont devenus payants. Je commence à en avoir marre des contraventions ! Avec une trottinette, plus besoin de régler le parking ni l’essence. Et ça a l’air amusant à conduire. Si on peut joindre l’utile à l’agréable… »
« Ce sont deux heures de temps de trajet économisées chaque jour »
Pratique et peu coûteuse à l’usage (50 centimes pour 100 kilomètres) après l’investissement de départ (comptez de 150 à 2500 euros) la trottinette électrique prend logiquement du galon dans la Ville rose. « Il y a sept ans, quand on a démarré, les gens nous regardaient avec un des yeux étonnés, ils n’y croyaient pas », se souvient Bérengère Benoit. Aujourd’hui, elle estime entre 3000 et 5000 le nombre d’utilisateurs quotidiens de ce type d’engins. Dans sa boutique, on rencontre aussi bien des hommes, des femmes, des jeunes actifs, des retraités que… des prêtres en soutane !
Si la plupart repartent au guidon d’une trottinette, d’autres se montrent plus audacieux et se tournent vers un autre moyen de locomotion qui a le vent en poupe : la gyroroue. Sans manche ni volant, doté de deux repose-pieds latéraux rétractables, ce monocycle électrique se bloque entre les mollets et se commande en inclinant le buste vers l’avant, l’arrière ou le côté. « Idéal pour les personnes qui souhaitent faire des longues distances, ce produit séduit essentiellement des hommes entre 30 et 50 ans », indique Bérengère Benoit, alors que la trottinette attire une clientèle bien plus large et plus mixte. Une différence que la dirigeante met sur le compte de la nécessité de se plier à une initiation (assurée par Mobility Urban) avant de se lancer sur la route. « Il faut en général deux heures pour apprendre à manier une gyroroue. Son image un peu “casse-gueule” peut rebuter. »
« Il y a maintenant des communautés qui se forment autour de la gyroroue »
Une fois dépassées ces réticences et l’appréhension du débutant, les « wheelers » se laissent toutefois rapidement emporter par des sensations de glisse incomparables. Et très vite, la gyroroue ne sert plus seulement pour les déplacements domicile-travail. « Il y a maintenant des communautés qui se forment autour de cette pratique », explique la dirigeante de Mobility Urban. « Certains partent en road-trip, allant jusqu’à parcourir 100 kilomètres par jour avec leur gyroroue ! » La « glisse électrique » a même désormais sa compétition, les Electric Games, qui se déroulent chaque année en juin, à Monségur en Gironde.
Axelle Szczygiel
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