Une bague universelle qui s’adapte à tous les doigts. Lauréate du concours Lépine, Magali Bataillier a développé Infinie M, une gamme de bijoux uniques et innovants. Une deuxième vie professionnelle qui brille de mille feux pour cette ancienne directrice commerciale devenue dirigeante de sa propre entreprise.
© AF Studio – Vincent BaldenspergerNe demandez pas à Magali Bataillier, la fondatrice de la société Infinie M, comment elle en est venue à créer une marque de bijoux innovants. Elle-même confesse ne pas savoir. En effet, peu de choses la prédisposaient à s’aventurer dans ce monde, si ce n’est un esprit créatif et un héritage particulièrement inspirant, bien que longtemps caché dans un tiroir.
« Je ne suis pas issue de cet univers. Même si j’ai évolué dans un milieu artistique, je me suis d’abord orientée dans la vente. J’ai travaillé pendant plus de dix ans pour une société de la grande distribution », se présente celle qui est à l’origine de la première bague interchangeable et ajustable. Un concept unique baptisé Karoussel et récompensé d’une médaille d’or lors de l’édition 2019 de l’inévitable concours Lépine.
« C’est une idée que j’ai eue en retrouvant des bijoux de ma mère. Comme certaines bagues n’étaient pas à ma taille, je me suis demandée comment les adapter et j’ai pris conscience que c’était un problème que rencontraient toutes les femmes », se remémore celle qui est alors directrice commerciale. Elle commence donc par déposer un premier brevet qu’elle met de côté. Le moment n’est pas venu. Cinq ans plus tard, l’histoire se répète : les bijoux, le brevet et le prototype de 2008 ressurgissent d’un tiroir. « Je me suis demandée pourquoi je m’étais arrêtée avant la commercialisation », confesse Magali Bataillier.
Le 25 août 2015, date anniversaire de la naissance de sa maman, elle décide de concrétiser son rêve. Elle dépose un deuxième brevet et se tourne, sous le régime de la confidentialité, vers deux marques de joaillerie internationale. Si celles-ci sont emballées, aucune ne s’engage à ce moment. L’apprentie bijoutière développe donc elle-même son produit. Après deux ans et demi de recherches, les premiers modèles sont fin prêts.
Il faut désormais convaincre le marché avec un produit presque trop ingénieux. « C’est précisément dans la simplicité du concept, qui cache pourtant une grande complexité du processus d’industrialisation, que réside la puissance de l’innovation », défend la cheffe d’entreprise. Une qualité qui n’a pas toujours joué en sa faveur et l’a obligé à faire ses preuves et se battre d’autant plus. « J’étais souvent reçue avec condescendance, perçue comme la petite créatrice qui vend ses bijoux sur les marchés. Mes interlocuteurs n’envisageaient pas un véritable projet industriel. Le concours Lépine, outre la reconnaissance, a permis de dévoiler au public la dimension innovante de mon produit », déplore l’entrepreneuse, qui s’est également heurtée au préjugé de l’âge.
« Mes interlocuteurs n’envisageaient pas un véritable projet industriel »
« En plus d’être une femme, s’ajoutait le fait de monter sa société à 50 ans. Le combo gagnant ! », se remémore Magali Batailler. Aujourd’hui, celle-ci a développé toute une collection, renoué des contacts avec une griffe de renom et assure avoir cessé de se justifier.
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