Réunies au sein de l’Union des comités de quartier, une quarantaine d’associations engagées dans la vie citoyenne locale ont rédigé une cinquantaine de préconisations visant à améliorer la concertation des habitants. Ces propositions ont été adressées à tous les candidats aux municipales dont les réponses seront rendues publiques.
Le document, d’une vingtaine de pages, a été envoyé à tous les candidats aux élections municipales de Toulouse, ce mardi 28 janvier. « L’Union des comités de quartiers (UCQ) réunit, à l’échelle métropolitaine, des associations qui œuvrent, parfois depuis de longues années, à améliorer le cadre de vie des habitants. Nous avons décidé de mettre nos travaux en commun et de soumettre, à tous les candidats, les propositions transversales qui font consensus, puis de leur demander une réponse écrite. Ces dernières seront ensuite publiées sur notre site Internet », explique Guillaume Drijard, président de l’UCQ et du Comité de quartier Saint-Michel. Une cinquantaine de préconisations portant essentiellement sur des questions de démocratie participative et sur la place des riverains dans l’élaboration des projets d’urbanisme.
Le premier point sur lequel les organisations sont unanimes, porte sur le manque de concertation et sur le caractère balbutiant de la démocratie participative, quand elle est mise en place. « La plupart du temps, le travail que nous réalisons n’est pas pris au sérieux. Pourtant nous représentons une expertise d’usage et un ancrage essentiel dans le quartier. Trop de décisions sont arrêtées sans consultation. Nous devons aller beaucoup plus loin dans la démarche partenariale et tirer la démocratie vers le haut », défend le président du collectif qui plaide pour l‘instauration de chartes de la participation citoyenne et de démocratie locale.
Une aspiration à participer activement à la vie de la cité qui se traduit par la volonté de consultations systématiques. En particulier lors de la définition des plans d’urbanisme, de projets de promotion immobilière ou de grands chantiers. « Travailler conjointement en amont des dépôts de permis de construire éviterait de nombreuses procédures de recours parfois coûteuses pour le contribuable », argumente Guillaume Drijard.
Enfin, le collectif invite la municipalité à dresser un bilan du fonctionnement de la démocratie locale, à augmenter la fréquence des réunions des commissions de quartier et à diffuser les documents relatifs aux sujets abordés dans ces rendez-vous citoyens. En premier lieu, leurs comptes-rendus. « C’est un impératif de transparence. Sinon, d’une rencontre à la suivante, nos interlocuteurs reviennent sur des décisions pourtant actées », insiste René Raynaud, le trésorier du Comité de quartier des Minimes-Barrière-de-Paris.
Selon les associations, ce manque de transparence se fait également sentir dans la gestion du budget “territorial” : 55 000 euros par an alloués à chaque mairie de quartier, dont la « définition des actions n’est pas claire ». L’UCQ propose donc, non seulement que la liste détaillée des opérations réalisées grâce à ces enveloppes soit rendue accessible à tous, mais aussi que les associations soient intégrées au processus décisionnaire.
Par ailleurs, le collectif regrette que les budgets participatifs, dont l’attribution est soumise à un vote en ligne, puissent faire l’objet de « votes massifs organisés par des groupes de pression », parfois étranger à la zone concernée. Une dérive propre aux consultations par Internet que les associations constatent également dans le cadre d’enquêtes publiques portant sur des projets de plus grande ampleur.
Commentaires