Réalisateur de documentaires, Gwarr Greff milite depuis moins de deux ans au sein du groupe d’Action non violente Cop 21 (ANV-Cop 21). Face à l’ampleur de la cause et l’urgence de la situation, désobéir est un geste qui sauve… la planète.
© Franck AlixSous ses airs d’activiste aguerri, Gwarr Greff est en fait un militant écologiste débutant, récemment converti à la désobéissance civile. Il y a deux ans, ce réalisateur de documentaires découvre, presque par hasard, l’engagement citoyen en faveur de l’environnement. « J’ai participé à l’organisation du ”Village des alternatives” d’Alternatiba à Toulouse en tant que bénévole. J’étais là pour tourner des vidéos. Sur place, j’ai observé tous ces gens qui œuvrent au changement, avec une énergie et une joie débordantes. Cela m’a donné envie de m’impliquer », se remémore-t-il. C’est à cette occasion que le documentariste noue les premiers contacts avec les militants d’Action non violente Cop 21 (ANV-Cop 21), le groupe de désobéissants au sein du mouvement Alternatiba.
« S’affranchir de la légalité pour défendre une cause »
« Quand je les ai rencontrés, je me suis interrogé sur leurs pratiques. Sur les raisons qui poussent à s’affranchir de la légalité pour défendre une cause. Je me suis dit : ce qu’ils font est répréhensible, mais ils le font quand même. Il y a donc un vrai problème », explique-t-il. Pendant un an, le néo-militant fréquente le réseau écologiste. Il s’informe et participe à distance, « plus comme un bénévole », avant de passer à l’action. « La vocation première d’Alternatiba est d’être une force de propositions et de solutions pour un monde meilleur. ANV-Cop 21 a davantage pour mission de dénoncer tout ce qui nuit à notre planète par des actions symboliques, des occupations ou des boycotts », détaille-t-il.
Prise du Capitole, blocage des entrepôts d’Amazon ou réquisition de chaises pour dénoncer les banques qui investissent dans les énergies polluantes, le but du collectif est d’alerter le consommateur mais également de mettre les dirigeants devant leurs responsabilités. « Il faut effrayer ces personnes-là », tranche la nouvelle recrue, qui s’engage sans compter. « Je suis de tous les rassemblements. J’y rencontre en permanence des gens et nous discutons pendant des heures. Il s’agit d’un véritable marathon. » Pourtant, cet infatigable manifestant précise ne pas avoir grandi dans un milieu politisé. « Mon père était fleuriste. Cela a peut-être suscité un respect particulier pour la nature. Sans être militant, j’y étais très sensible ».
Cet engagement, Gwarr Greff essaie de l’incarner au quotidien. « Dans tous mes films, j’intègre l’étiquette Ecoprod, la signature d’un collectif qui recense les efforts anti-gaspi que nous pouvons réaliser pendant les tournages. Je suis convaincu qu’il faut revendiquer ce genre d’attitude. » Entre les réunions et les actions sur le terrain, la vie d’un militant vire parfois au sacerdoce qu’il faut alors concilier avec une vie privée. « Je ne fais pas de prosélytisme auprès de mes proches et je ne force pas mes enfants. Mais à la différence d’autres familles, nous parlons du sujet à la maison. Ils n’échapperont pas à l’info », garantit l’activiste qui déborde d’enthousiasme. « Nous sommes là pour sauver la planète. Personne n’a jamais été confronté à un tel enjeu ! C’est tellement colossal que tout le monde à un rôle à jouer. Nous ne pouvons plus nous contenter de voter et d’attendre cinq ans sans qu’il ne se passe rien. Nous n’avons plus ce temps devant nous. »
Commentaires