Le mouvement des agriculteurs se veut distinct de celui des Gilets jaunes. À l’appel du syndicat FNSEA, ils manifestent pourtant eux aussi contre la pression fiscale, pour leur rémunération, et pour avoir un peu de considération.
© Franck Alix« Ça commence à sérieusement grogner dans les campagnes », prévient Amaury de Faletans, secrétaire général de la FDSEA de Haute-Garonne. Des dernières annonces de l’exécutif, le représentant syndical ne retient que l’annulation de la hausse de la taxe sur les carburants. smic, heures supplémentaires, prime de fin d’année… « Tout cela ne concerne pas vraiment les agriculteurs, dont la plupart vivent avec 380 euros par mois pour 70 heures de travail par semaine, et parmi lesquels on compte un suicide tous les deux jours depuis cinq ans. »
Une première revendication vient d’être satisfaite, ce mercredi 12 décembre, en conseil des ministres : les mesures de la loi Alimentation, notamment sur le relèvement du seuil de revente à perte et la limitation des promotions, entreront bien en vigueur au 1er janvier prochain. Les agriculteurs réclament ensuite l’annulation de la hausse annoncée de la redevance sur l’utilisation de produits phytosanitaires. Mais ils se battent surtout contre un certain « agribashing » : « Nos éleveurs passent pour des tortionnaires et nos céréaliers pour des empoisonneurs ! Alors que nous avons réalisé de formidables progrès sanitaires ces vingt dernières années, que nous faisons manger la France entière, et que nous contribuons à hauteur de 7 milliards d’euros par an à sa balance commerciale », s’enflamme le secrétaire général.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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