Dès leur plus jeune âge, les enfants cliquent, swipent et likent à tour de doigts. Or, les études scientifiques multiplient les avertissements sur les risques en termes de développement physique, psychique et émotionnel. De quoi inquiéter les parents, souvent désarmés à l’heure de réguler l’exposition de leurs enfants aux écrans. Face à la perspective de voir les téléphones intelligents engendrer une génération de « crétins numériques », le JT a référencé les meilleures solutions pour aider les enfants à décrocher des écrans.
Chaque foyer français dispose de 5,5 écrans en moyenne, selon l’Observatoire de l’équipement audiovisuel. Autant d’outils technologiques qui permettent gain de temps, multiplication des échanges, ouverture sur le monde… Mais qui peuvent également, si leur usage est excessif, conduire à des désordres physiques, psychologiques et sociaux. Particulièrement chez les enfants.
« Une appétence pour les écrans de plus en plus précoce »
L’Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) tire la sonnette d’alarme suite à la réalisation d’une enquête menée auprès de parents d’enfants suivis par ses médecins-membres : « 44 % d’entre eux prêtent leur téléphone portable à leur enfant de moins de 3 ans pour les occuper ou les consoler, ce qui provoque une appétence pour les écrans de plus en plus précoce ». De même, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) relève une augmentation du temps passé quotidiennement devant les écrans de 20 minutes chez les enfants. Mais peut-on pour autant parler d’accoutumance ? Les avis sont partagés.
Pour certains experts, la surexposition aux écrans doit être considérée comme une addiction sans produit. Pour d’autres, comme Bruno Assouly, dirigeant-fondateur de l’Institut d’éducation médicale et de prévention (IEMP), c’est un abus de langage : « Il ne s’agit pas de dépendance, car il n’existe ni symptômes de manque en cas de privation, ni risque de rechute en cas d’arrêt. Le terme approprié serait plutôt ‘’usage problématique’’. »
Ceci étant dit, il n’existe pas de critères homologués pour définir ce qu’est une utilisation excessive. Cette dernière ne se caractérise d’ailleurs pas en fonction du temps passé devant un écran. « Seules compte les conséquences sur la vie réelle », estime Bruno Assouly. Ainsi, comme le souligne l’IEMP, un usage est considéré comme nocif pour un enfant quand les écrans deviennent son principal centre d’intérêt. Quand il perd le contrôle de sa pratique et qu’il ressent un malaise en cas d’impossibilité de les utiliser. Enfin, quand les parents constatent un retentissement social, scolaire et psychologique qui génère une souffrance. Car celle-ci est réelle.
« L’usage excessif des écrans affecte la santé de manière générale »
Comme l’ont démontré des études britanniques et américaines qui font aujourd’hui foi en France, le temps passé devant un écran influence la forme physique, la santé mentale et la sociabilité. La surexposition des enfants impacte le développement de leur cerveau et l’acquisition de compétences fondamentales comme le langage. Mais les écrans ont également un impact sur les capacités d’attention et de concentration, de même que sur le bien-être : « Le ministère de la Santé britannique a publié un rapport attestant que les enfants qui passent trop de temps sur les écrans, seraient moins heureux, plus anxieux et plus déprimés que les autres », note Bruno Assouly.
Sans oublier l’agressivité que peut développer un enfant confronté trop souvent à des contenus violents, via la télévision ou les jeux vidéo. Et le surpoids dû à l’absence d’activité physique. « L’usage excessif des écrans affecte la santé de manière générale, et ce à tous les âges. Il s’agit d’un réel enjeu de santé publique », lance Bruno Assouly, même si l’on manque encore de recul. Le principe de précaution est donc de mise.
Sources : / illustrations : freepik.com
Commentaires
Gilbert bacard le 08/10/2024 à 19:45
Où sont les solutions ?