Le préfet du Val-d’Oise indique qu’il envisage d’interdire la marche en mémoire d’Adama Traoré prévue ce samedi 8 juillet à Persan et Beaumont-sur-Oise. Il craint, en effet, des « débordements et troubles à l’ordre public ».
Le comité “Vérité pour Adama” organise une marche commémorative, un rassemblement, puis un concert en mémoire d’Adama Traoré ce samedi 8 juillet dans les communes de Persan et de Beaumont-sur-Oise. Sauf que le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, envisage de les interdire.
Dans un courrier, il explique en effet que « cette marche intervient dans un contexte de tensions particulièrement violentes qui se sont déroulées au cours des derniers jours ». Pour rappel, des violences urbaines ont éclaté en France après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre.
La mère de l’adolescent pourrait d’ailleurs être présente lors de cette marche. Selon le préfet, « cette circonstance pourrait conduire, à elle seule, à fédérer autour de l’événement des éléments perturbateurs, ainsi que cela a pu être constaté lors de la marche blanche organisée à Nanterre le 29 juin ».
De plus, Philippe Court note que de « nombreuses associations contestataires, pour certaines proches de l’ultra gauche, dont les Soulèvements de la Terre ». « Ces associations peuvent fédérer des éléments radicaux susceptibles de commettre des exactions et des actes de violences », estime le préfet du département.
Pour Philippe Court, cette marche est donc « susceptible d’attiser les tensions et de générer des troubles graves à l’ordre public, au moment où les forces de l’ordre sont prioritairement mobilisées pour assurer, chaque soir, depuis une semaine, les missions de protection de la population, de sécurisation des bâtiments publics et privés et de maintien de l’ordre dans les communes touchées par les violences urbaines ainsi que la sécurisation, le même jour, de divers événements ». « Il n’apparaît ainsi pas possible d’engager un niveau de forces suffisant pour assurer la sécurité de cet événement », assure-t-il.
Dans un communiqué, le comité “Vérité pour Adama” a réagi au courrier du préfet. « Depuis sept ans, après chaque marche, la préfecture se dit satisfaite de la manière dont le comité Adama gère l’événement. Pourquoi cette défiance aujourd’hui ? », s’interroge le comité qui « maintient son appel à toutes et tous pour marcher ».
« Aujourd’hui plus que jamais le rôle de la préfecture est de veiller à ce que nous puissions librement marcher, appeler à l’union pour l’égalité de tous, et nous souvenir de nos frères, de nos fils, morts entre les mains des forces de l’ordre. Ainsi en est-il dans une démocratie digne de ce nom », conclut-il.
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires