Regardez autour de vous et faites le test. Il y a forcément un logo ou un sigle symbolisant une norme, une provenance, voire une réalisation en lien avec l’Europe. L’Union est partout. Visite guidée par Geneviève Saint-Hubert, secrétaire générale de la Maison de l’Europe de Toulouse.
© Franck AlixRendez-vous est pris sur les allées Jules-Guesde, devant le Quai des savoirs. « Un des multiples projets qui n’auraient pas vu le jour sans l’Union européenne », annonce en arrivant Geneviève Saint-Hubert, secrétaire générale de la Maison de l’Europe Toulouse-Occitanie, qu’elle a fondée en 1986, alors qu’elle était étudiante.
Depuis, tous les cinq ans, à la même période, elle ne ferme pas l’œil. « J’ai couvert chacune des élections au Parlement européen et je vous avoue que je n’ai jamais été autant sollicitée par les médias que cette année. C’est parce que les politiques ne parlent pas assez d’Europe. » Alors, parlons-en !
Direction l’École de la deuxième chance, le centre d’accompagnement des jeunes sans diplôme, dans le quartier Bellefontaine. L’Europe a apporté plus d’un demi-million d’euros dans cet établissement à vocation sociale. « Le développement de l’emploi est un des principaux domaines d’intervention du FSE, un des quatre fonds structurels européens », confirme Geneviève Saint-Hubert.
« On a du mal à voir l’Europe autour de nous parce qu’elle n’agit pas directement »
De la petite association Point malin, à Labruguière, dans le Tarn, jusqu’au grand programme régional de formation professionnelle, en passant par la couveuse d’activités des Hautes-Pyrénées, les initiatives en la matière sont toutes subventionnées. Et l’on ne le sait pas forcément : « On a du mal à voir l’Europe autour de nous parce qu’elle n’agit pas directement. Elle ne se substitue pas à l’État ou à la collectivité, mais elle cofinance leurs projets, complète leurs dispositifs. En fait, elle est toujours un peu là. »
77 000 euros pour l’installation d’une chaufferie à bois dans le nouveau collège en construction à L’Isle-Jourdain, dans le Tarn ; 114 000 euros pour le service d’interprétation de l’office de tourisme de Bagnères-de-Bigorre (65) ; 688 000 euros pour l’Espace mémoire aéro de la Piste des géants dans le quartier toulousain de Montaudran, qui ouvrira ses portes à la fin de l’année ; 5 millions d’euros pour le développement de la branche automédication du groupe Pierre Fabre ; 5,8 euros dans une unité de méthanisation à Fontrailles, dans les Hautes-Pyrénées…
L’Union européenne a investi, très discrètement, plus de 3 milliards d’euros dans des milliers de programmes en Occitanie depuis 2014. Le Conseil régional étant un des principaux bénéficiaires pour ses actions en faveur de l’insertion sociale ou professionnelle, de soutien aux créateurs d’entreprises, mais aussi pour sa communication.
L’UE joue également un rôle prépondérant pour l’environnement et la santé humaine. « Nous avons les critères les plus sévères au monde », rappelle la responsable de la Maison de l’Europe à Toulouse, qui se réjouit notamment de l’interdiction des néonicotinoïdes, jugés dangereux pour les abeilles. « De manière générale, c’est l’UE qui est chargée de réguler l’utilisation de produits chimiques sur son territoire afin de protéger la planète et ses habitants. »
Geneviève Saint-Hubert pointe les Pyrénées que l’on aperçoit dans le bleu de l’horizon. Le massif cher à son cœur bénéficie d’un fonds communautaire partagé entre la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie Pyrénées-Méditerranée, pour valoriser ce patrimoine naturel et favoriser la croissance de ses activités. Elle désigne aussi le ciel, où les satellites du projet Galileo, conçus à Toulouse, sont en orbite et concurrencent le système de navigation américain GPS. « Encore une réussite que l’on ne voit pas, cachée là-haut, au-dessus de nos têtes. »
Ce qui illustre le mieux à ses yeux l’Union est le programme d’échange multiculturel pour la jeunesse Erasmus. « Aller voir ailleurs, s’ouvrir à l’autre, apprendre de nouvelles pratiques… Cela forme à la vie et c’est ce genre de dispositif qui me donne l’espoir du rêve européen. » Erasmus est plébiscité par les Français qui le placent en tête des réalisations européennes. La Commission propose d’augmenter considérablement les crédits alloués (en 2019, pour la France, ils s’élèvent à 247 millions d’euros).
« Il faut plus de moyens pour transmettre les valeurs de l’Europe »
En arrivant enfin à la Maison de l’Europe de Toulouse, rue de la Dalbade, Geneviève Saint-Hubert, demande du renfort pour assurer sa mission d’information. « Il faut plus de moyens pour transmettre les valeurs de l’Europe et montrer à quel point elle compte. Pourquoi pas un système d’éducation civique européenne ? Pour l’instant, ce sont nous, les associations, qui pallions le manque. »
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