Edition du 7 février 2019
C’EST L’HISTOIRE D’UN RÊVE… de démocratie directe
Le grand débat qui s’est ouvert en France est inédit à plus d’un titre. Par la diversité de ses thèmes, qui couvrent un spectre encore plus large que celui des revendications des Gilets jaunes. Par le nombre de ses participants, potentiellement l’ensemble de la population. Mais aussi par le scepticisme qu’il engendre auprès d’une importante partie des citoyens, qui n’ont pas attendu qu’on leur donne la parole pour la prendre.
Au-delà des conférences-débats marathons animées par le président de la République ou de la plateforme participative mise en ligne par l’exécutif, les possibilités de se faire entendre sont immenses. Et peuvent revêtir une multitude de formes, dont ce numéro du JT présente un rapide aperçu. Que cela soit seul derrière son ordinateur ou sur un cahier de doléances, en groupe dans la rue ou au café d’à côté, en assemblée dans un amphithéâtre, et « à l’initiative des maires, des élus, des responsables associatifs, ou de simples citoyens », comme le souhaitait Emmanuel Macron dans sa lettre aux Français, le débat est partout. Encore faut-il y prêter l’oreille.
Ainsi, à l’heure du dépouillement, que cette gigantesque consultation débouche sur un projet de loi ou sur un référendum, le risque de décevoir est grand pour le pouvoir en place. Après que les citoyens se soient réappropriés la parole, il sera difficile de la leur reprendre.
Philippe Salvador