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Edition du 28 novembre 2019

La rédaction

28 novembre 2019 - 07:00

C’EST L’HISTOIRE D’UN SYNDICALISTE… trahi par son engagement

“J’étais technicien de laboratoire chez Sanofi à Toulouse, et surtout délégué syndical CFDT au moment du grand plan social de l’entreprise, en 2014. Je me suis battu corps et âme contre ce dernier, pour défendre mes collègues face à ce que je jugeais injuste vis-à-vis d’eux. Plusieurs alertes auraient dû me mettre la puce à l’oreille, mais je n’y ai pas prêté attention.
J’étais trop affairé à ma responsabilité syndicale. Jusqu’au jour où la direction de la CFDT annonce qu’elle va signer l’accord validant le plan social. Là, tout s’est effondré. Mon
organisation s’apprêtait à entériner ce contre quoi je luttais de toutes mes forces depuis des mois. Je me suis senti abandonné, lâché. J’avais l’impression d’être inutile, je n’avais plus
l’envie de me battre.

Sans compter la rancœur et les menaces de mes collègues qui estimaient que je n’avais pas rempli mes engagements en tant que délégué syndical. J’ai alors eu peur de retourner
travailler. Je n’avais plus la force d’affronter les regards. À la veille de la signature de l’accord, j’ai même souhaité que l’avion dans lequel j’étais n’atterrisse jamais…
C’est à la lecture de l’ouvrage ”Se reconstruire après un burn out” de Sabine Bataille, consultante RH, que je me suis senti concerné. J’y ai reconnu mes symptômes et mon état d’épuisement général. J’ai alors réalisé que mon salut passerait par une reconversion professionnelle et j’ai demandé à faire partie des départs volontaires lors de la mise en place
du plan social.

Finalement, mon burn out m’a sauvé car, avec le recul, je me rends compte de mon investissement à outrance dans le syndicalisme. J’ai personnifié l’action et n’ai pas su m’en
préserver. J’avais l’impression que l’avenir des salariés de Sanofi reposait sur moi. J’ai donc quitté l’entreprise pour reprendre un cursus universitaire. Aujourd’hui, je suis titulaire d’un
Master II communication et territoires et du diplôme des Hautes études des pratiques sociales.”

Pascal Delmas, dirigeant de la société Accord sur mesure, consultant RPBO pour la reconstruction post-burn out

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